La France et l'Allemagne s'attaquent ensemble à la filière des batteries, des emplois en ligne de mire

Alexandre Boero
Par Alexandre Boero, Journaliste-reporter, responsable de l'actu.
Publié le 06 mai 2019 à 12h47
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Pixabay

Les ministres allemand et français de l'Économie ont annoncé, ont annoncé un investissement de 5 à 6 milliards d'euros, destiné à ériger un « Airbus des batteries. »

Alors que nous vous donnions cette semaine les résultats d'un rapport rendu par l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques, qui place les batteries au cœur de la stratégie de transition entre le diesel et l'essence d'un côté, et l'électrique de l'autre, la France et l'Allemagne ont fait une importante avancée en la matière, en boostant leur projet de consortium européen de batteries de voitures électriques.

Deux usines en France, et des centaines d'emplois créés

Lors d'une conférence de presse donnée à Bercy ce jeudi 2 mai, Bruno Le Maire, ministre de l'Économie, a annoncé en compagnie de son homologue allemand Peter Altmaier et du Commissaire européen à l'Énergie Maros Sefcovic, un investissement de « 5 à 6 milliards d'euros » pour développer ce projet.

Avec une volonté de combler le retard qu'a l'Europe sur la Chine, cette somme (1,2 milliard d'euros de subventions publiques et 4 milliards d'euros de fonds privés) devrait permettre de construire d'ici 2020, en France, une usine pilote qui aboutira à la création de 200 emplois. Deux usines de production, l'une en France et l'autre en Allemagne, devraient suivre d'ici 2023, avec, à la clé, 1 500 emplois créés dans chacune d'elles.

Plusieurs firmes, dont PSA, seraient déjà intéressées pour intégrer le consortium

Cette filière industrielle européenne de batteries électriques « intégrera toute la chaîne de valeur : de l'extraction des minerais au recyclage en passant par la confection des batteries », a précise Bruno Le Maire. Elle est « la preuve que l'Europe est capable de construire sa souveraineté économique et technologique face à la Chine et aux Etats-Unis. »

Plusieurs entreprises auraient d'ores et déjà fait part de leur intérêt pour leur consortium. C'est le cas de PSA et de Saft, fabricant de batteries de haute technologie. La production de cellules de batteries reste aujourd'hui contrôlée par quelques groupes asiatiques, alors même qu'elles sont de plus en plus sollicitées avec le développement du véhicule électrique. L'Europe est prête à relever le défi. Y parvenir sera une autre paire de manches.

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Bruno Le Maire (au centre), entouré de Peter Altmaier (à gauche) et Maros Sefcovic (à droite)

Alexandre Boero
Par Alexandre Boero
Journaliste-reporter, responsable de l'actu

Journaliste, responsable de l'actualité de Clubic – Sensible à la cybersécurité, aux télécoms, à l'IA, à l'économie de la Tech, aux réseaux sociaux ou encore aux services en ligne. En soutien direct du rédacteur en chef, je suis aussi le reporter et le vidéaste de la bande. Journaliste de formation, j'ai fait mes gammes à l'EJCAM, école reconnue par la profession, où j'ai bouclé mon Master avec une mention « Bien » et un mémoire sur les médias en poche.

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Commentaires (10)
tmtisfree

des emploi en ligne de mire

Lapsus calami amusant et révélateur… on peut s’attendre effectivement à un ou 2 emplois hypés pendant que 2 ou 3 fois plus disparaissent dans le reste de l’industrie sans faire de vague.

AlexLex14

Ah ah :smiley:
Le titre a été modifié… merci de nous avoir signalé la coquille @tmtisfree :wink:

Niverolle

“de l’extraction des minerais au recyclage en passant par la confection des batteries” ==> Pour la confection des batteries en Europe pas de soucis, mais pour ce qui est de l’extraction des minerais je doute que l’Europe puisse réellement devenir indépendante (compte tenu de sa teneur et du coût de la main d’œuvre, le lithium Portugais n’est guère compétitif). Quand au recyclage, on le fait déjà, mais il serait plus honnête de parler de revalorisation (le lithium partant sous forme de carbonate dans la fabrication de béton spéciaux).

carinae

justement … il y aurait peut être des tonnes de choses a faire ou a améliorer sur le sujet …

philouze

“Pour la confection des batteries en Europe pas de soucis, mais pour ce qui est de l’extraction des minerais je doute que l’Europe puisse réellement devenir indépendante”

Elle peut si elle fixe des conditions humaines et co2 au produit, elle peut si elle contraint, ou si les couts montent, car clairement ce n’est pas un problème de ressource, on a des gisements énormes. il n’y aura jamais de pénurie Lithium, on va probablement vers un doublement des réserves conventionnelles connues il y a 15 ans, et elles suffisaient déjà pour plusieurs milliards de véhicules.

On ignore qu’il ne faut qu’une dizaine de kilos de Li pur par véhicule, une fraction du poids de la batterie finie.

rapiot

cool, encore une injection de pognon gratuit des autres, géré par des bureaucratique digne du gosplan.

Ca serait tellement plus simple et efficace de laisser faire le marché…mais non.

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Et pendant ce temps la , les chinois placent leurs billes sur les matières premières…

Entre le coût de main d’œuvre en Europe et la non maitrise des matières, juste je me marre .

Niverolle

Merci pour les liens. Mais c’est un peu ce que je savais déjà : “la production de lithium extrait de la roche granitique portugaise coûte environ 2,5 fois plus cher que celui produit à partir des gisements de saumure chiliens”.

Les réserves n’ont jamais été le problème avec le lithium. La où cela coince c’est sur la lenteur des filières les plus rentables (c’est d’ailleurs ce qui permet au Portugal de vendre du lithium).

dfinit

Si un jour le pétrole coûtera ce qu’il devrait réellement coûter, transporter des choses depuis la Chine atteindra enfin son juste prix.

Et ce sera la fin de cette illusion de “pas cher”.

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Avec des si, on mettrait Paris en bouteille.

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