« Pour acheter des séries, nous regardons lesquelles sont populaires sur les sites de piratage » a-t-elle déclaré au site Tweakers. Pour les Pays-Bas, la série Prison Break fait notamment partie des acquisitions, car le programme fait partie des plus piratés dans le pays, principalement via BitTorrent.
La recette n'est pas particulièrement étonnante : le PDG de Netflix lui-même, Reed Hastings, a également souligné que le téléchargement illégal via BitTorrent pouvait ouvrir une porte pour des offres comme celle proposée par Netflix. « C'est tellement plus simple que de télécharger via BitTorrent. Vous n'avez pas à gérer de dossiers, à télécharger ou à déplacer les fichiers. Il suffit de cliquer et de regarder » explique-t-il. L'une des stratégies de communication de Netflix est justement de séduire les adeptes de sites pirates avec une simplicité d'utilisation et un prix attractif. Et ça a l'air de fonctionner à en croire des données mises en avant par TorrentFreak en mai dernier : Hastings n'hésite d'ailleurs pas à déclarer que le trafic BitTorrent du Canada a baissé de 50% depuis l'arrivée de Netflix dans le pays il y a 3 ans.
La démarche du service semble donc pertinente, mais Netflix est susceptible de se heurter, selon les pays, à une chronologie des médias restrictive l'empêchant de profiter de la popularité d'une série, ou à des contrats d'exclusivité déjà en place : au Pays-Bas, RTL et HBO bataillent déjà fermement sur le marché de la VOD et de la SVOD. Et puis, paradoxalement, Netflix est depuis peu lui aussi victime du piratage, puisque le service produit désormais ses propres séries : la saison 4 d'Arrested Development et les premières saisons d'Orange is the new black et House of Cards, trois programmes initialement proposés uniquement sur Netflix, se partagent activement via BitTorrent ces derniers mois.