L'entreprise tient sa promesse du mois dernier et a décollé depuis le Spaceport America au Nouveau-Mexique avec deux pilotes, un accompagnateur et trois heureux Italiens dans un vol financé par leur agence nationale, l'ASI. C'est le tout premier largage commercial du petit avion fusée VSS Unity.
Virgin Galactic a de grands espoirs pour les mois à venir.
Une nouvelle expérience ?
Après des années, et même presque vingt ans de préparation, Virgin Galactic démarre les vols commerciaux ! L'entreprise en faisait la promotion le mois dernier, et pour une fois la promesse a bel et bien été tenue : seulement cinq semaines après la parabole précédente, le petit avion-fusée VSS Unity reprenait du service. Mais pour la première fois, à bord, ce ne sont plus des employés de Virgin, mais des clients. En l'occurrence, pas encore des touristes, mais trois employés de l'agence spatiale italienne (l'ASI) ainsi qu'un rack contenant une grande partie des 13 expériences menées sur ce vol. Comme pour les paraboles précédentes, l'avion porteur VMS Eve a emmené l'avion-fusée VSS Unity à son altitude de croisière, avant de le larguer à 17 h 30 (Paris). Ce dernier a ensuite allumé son moteur-fusée et gagné de l'altitude pour atteindre 85 km et laisser quelques minutes d'impesanteur à ses occupants.
Pas pour le plaisir
À bord du VSS Unity, on retrouvait deux pilotes de Virgin Galactic (Michael Masucci, et Nicola Pecile, qui volait pour la première fois à cette altitude), tandis que dans la cabine aussi, il y avait un accompagnateur pour les expérimentateurs italiens : Colin Bennett, qui avait lui aussi déjà fait une parabole dans l'appareil en 2021. Les trois Italiens de l'ASI (Pantaleone Carlucci, Angelo Landolfi et Walter Villadei) ont bien respecté les consignes, même si l'on pourra remarquer qu'ils n'ont pas beaucoup bougé pendant leurs quatre minutes (environ) en impesanteur.
Tout juste l'un d'entre eux s'est-il détaché pour interagir avec les expériences, avant une petite séance photo et quelques regards à travers les hublots. Les deux autres n'ont pas eu l'occasion de se détacher, leur tablette absorbant toute leur attention (ce qui est aisément compréhensible, ce n'est pas un vol de tourisme !). A. Landolfi, qui est médecin, réalisait des expériences sur la cognition, et P. Carlucci portait sous sa combinaison un véritable réseau de capteurs corporels.
Les voyants sont au vert pour Virgin Galactic
Le retour, qui a bien secoué les participants, n'a pas manqué de revenir planer à travers les nuages avant de se poser sur le Spaceport America au Nouveau-Mexique. C'est une véritable victoire pour Virgin Galactic, qui a patienté des années après des déboires techniques pour pouvoir mettre en place les premiers vols commerciaux de son aventure. À tel point que 2023 et ses deux vols suborbitaux égalent déjà le record atteint en 2019 puis en 2021. Virgin Galactic compte sur cette bonne dynamique pour une prochaine parabole dès le mois d'août, cette fois avec trois touristes sur les sièges passagers. Puis, d'ici le dernier trimestre de l'année, environ un largage par mois. Le concurrent, Blue Origin et sa capsule New Shepard, attend également de reprendre les opérations.
Astuce bonus : si vous pensez « mais attendez, ce n'est pas l'entreprise qui avait fait faillite et qui était démantelée ? », alors vous pensez à Virgin Orbit. Les deux entités sont totalement indépendantes.
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