Waymo va désormais se consacrer au développement d'une intelligence artificielle capable de réagir en toutes circonstances, sans nécessiter d'intervention humaine.
5 ans de travaux à la poubelle
Certains conducteurs estiment déjà que le régulateur de vitesse a tendance à réduire l'attention au volant. Mais à en croire les patrons de Waymo, le constat est encore plus alarmant lorsque l'on délègue la conduite à un système de conduite autonome. A tel point que lundi 30 octobre, John Krafcik, le CEO de Waymo, a annoncé que ses équipes abandonnaient tous leurs travaux sur la conduite autonome de niveau 3, sur laquelle travaillent pourtant aujourd'hui tous les constructeurs dans le monde.Le niveau 3 est un système de pilotage mixte, qui permet au conducteur de céder le volant au véhicule dans certaines circonstances, sur autoroute notamment. C'est actuellement le niveau le plus avancé, celui atteint par l'AutoPilot de Tesla par exemple. Il est considéré par les constructeurs comme le plus accessible, celui permettant de mettre rapidement sur le marché des véhicules présentés comme "autonomes". Waymo travaillait depuis 5 ans sur un autopilot de niveau 3. Mais des tests menés dans le plus grand secret dès 2013 ont finalement incité la compagnie à prendre une autre direction.
The "napping accident"
Que montrent ces tests, dont les images ont été divulguées par Google lundi 30 octobre ? Rien de bien surprenant : quand la voiture prend le volant, les passagers quittent la route du regard pour lire, se maquiller, discuter, manipuler leur smartphone voire... faire la sieste ! C'est ce qu'a fait un salarié de Waymo lors de ce fameux test rebaptisé par Google le "napping accident", l'accident de sieste. Quand l'alerte s'est déclenchée afin qu'il reprenne le volant, le testeur s'est retrouvé incapable de réagir correctement.Conclusion selon Waymo : l'IA ne doit prendre le volant que dans un véhicule où l'humain qui embarquerait ne serait que passager, en aucun cas conducteur. Et le moment où cela sera possible ne serait pas si éloigné, estime John Krafcik. Les premiers véhicules en autonomie de niveau 4 pourraient d'ailleurs être des camions poids lourd, ou bien les véhicules de services municipaux.