Le Figaro.fr se prépare à lancer un espace payant. Des contenus enrichis, services divers et outils collaboratifs seront accessibles à ses abonnés dès 2010. Le premier site d'actualité français (Médiamétrie/NetRatings) tente ainsi l'aventure du modèle mixte, récemment remis au goût du jour par le quotidien américain The Wall Street Journal (News Corp.).
Le Figaro affirme qu'il n'est « pas question de substituer le payant au gratuit ». En revanche, certains contenus tels que « des lettres confidentielles », des services (clubs de loisirs, événements culturels... ) ou des outils collaboratifs et de personnalisation seront exclusivement réservés aux abonnés. Malgré la contraction des dépenses publicitaires, avec 6,77 millions de visiteurs uniques (VU) en juin dernier, Le Figaro.fr peut se le permettre. Il devance les poids lourds de l'agrégation de contenus (Yahoo! News, Google News, Orange News) et bon nombre de ses concurrents en ligne (Nouvelobs.com, LeMonde.fr, LExpress.fr). Ce modèle « freemium » pourrait alors conforter de grands titres français comme LeMonde ou LesEchos dans leur démarche.
Reste que le modèle payant, mixte ou non, n'a pas très bonne presse auprès des internautes les plus jeunes. La banque d'affaires Morgan Stanley et d'autres ont tenté de le démontrer. Le quotidien Libération préfèrerait pour sa part bénéficier d'une « licence globale pour la presse ». Concrètement, l'idée serait de demander aux fournisseurs d'accès à internet (Orange, SFR, Free, Bouygues Telecom, Numericâble, ...) de facturer leurs abonnés quelques euros supplémentaires afin de financer les grands titres de presse. « Il s'agit de rectifier les flux d'argent actuels au profit des rédactions, qui sont les auxiliaires du bon fonctionnement de la démocratie », expliquait en juin son directeur Laurent Joffrin. Autre alternative du journal? Le mécénat au travers d'une fondation (entretien Christophe Alix).
Malgré tout, comme le rappelait le patron de News Corp., Rupert Murdoch, « le journalisme de qualité n'est pas bon marché ». Rentable ou pas, il est pourtant nécessaire au plein exercice de la citoyenneté.