Les anglais devraient avoir acheté 117,6 millions de morceaux à l'unité à la fin de l'année 2009, dont 98,6% sous forme numérique. L'afflux de nouveautés et la multiplication des offres légales auraient d'après la BPI largement contribué à établir ce nouveau record. On recenserait ainsi 116 millions de téléchargements légaux contre seulement 1,6 millions de ventes de CD single.
Contrairement à l'album qui continue à mieux se vendre sous forme physique, le CD single a tiré profit de l'avènement de la dématérialisation. Au Royaume-Uni, seuls 43,9 millions de morceaux s'étaient vendus à l'unité en 2002, avant la démocratisation du téléchargement illégal pourtant, mais aussi et surtout avant l'arrivée des premières offres légales en ligne.
Le single semble effectivement être le plus adapté à la vente dématérialisée. Sa valeur et sa durée en font le plus souvent un achat impulsif, représentatif du mode de consommation de masse de la musique. Un album répond en revanche à une autre démarche, qui justifie encore l'acquisition d'un support physique.
L'idée d'abandonner la production d'albums au profit de multiples singles fait quant à elle son bout de chemin... Dans un premier temps attribuée au groupe Radiohead, qui aurait depuis démenti, l'idée semble malgré tout planer sur l'industrie musicale. La disparition du CD entrainerait effectivement avec elle la disparition de certains usages. L'album d'une douzaine de pistes tel qu'on le connait aujourd'hui, contraint de remplir un CD audio d'environ 60 minutes, n'aura effectivement plus de raison d'être à l'ère du tout dématérialisé...