L'affaire à rebondissements concernant l'espionnage de certains journalistes et salariés chez HP se poursuit aux Etats-Unis (voir la brève Espionnage : scandale et démissions chez HP). Nous avons appris aujourd'hui que l'initiatrice de cette « enquête interne officieuse », Patricia Dunn, ex-présidente du conseil d'administration d'HP (photo ci-contre), a été inculpée mercredi 4 octobre 2006 par le procureur californien.
Selon l'avocat de Patricia Dunn, « cette inculpation vise la mauvaise personne pour de mauvaises raisons », serait la conclusion « d'une campagne de désinformation bien financée et très bien orchestrée ». Un autre dirigeant d'HP ainsi que trois détectives chargés d'obtenir des informations sur les membres du conseil d'administration du groupe et d'identifier l'auteur d'alertes et de fuites d'informations destinées à la presse, ont également été épinglés.
Dunn et ses comparses ont été reconnus coupables d'avoir « bafoué le droit à la vie privée et enfreint la législation de l'état de Californie », a souligné le procureur Bill Lockyer. Les inculpés doivent répondre des charges comme l'obtention illégale de données privées et l'usage frauduleux de données informatiques et télécoms.
Un relevé précis des communications effectuées par les membres du conseil avait notamment été obtenu par la direction d'HP. Parallèlement, des pressions ont été exercées sur des journalistes (CNET, Wall Street Journal, New York Times). Bien qu'impliqué dans cette affaire d'espionnage interne, Mark Hurd, nouveau PDG de la firme informatique américaine, n'a pas été inquiété, jusqu'ici.
Hurd, qui remplace depuis fin septembre Patricia Dunn à la tête du conseil d'administration d'HP, avec une « passation de pouvoir » initialement prévue pour janvier 2007, devrait conserver son poste de président de la multinationale.