Vue d'artiste de l'atterrisseur SLIM. Sera-t-il comme ça à 16 h 20 ?  © JAXA
Vue d'artiste de l'atterrisseur SLIM. Sera-t-il comme ça à 16 h 20 ? © JAXA

En trajet depuis le 6 septembre, le petit véhicule japonais SLIM va tenter dans l'après-midi de se poser avec précision sur la surface lunaire. Une descente diffusée en direct par l'agence JAXA ! 20 minutes pour réaliser un exploit technique, et devenir la 5e nation à mener une mission sur la Lune ? Réponse ce 19 janvier.

Le lien du direct ici

Compact et léger avec seulement 600 kg sur la balance lors de son décollage, l'atterrisseur japonais SLIM va vivre sa descente vers le sol lunaire aujourd'hui. Un véritable défi pour celui que la JAXA (l'agence spatiale japonaise) appelle le « Moon Sniper » ! Tout est prévu pour qu'il tente de se poser à moins de 100 mètres de son objectif, situé sur la face visible : à côté d'un petit cratère nommé Shioli, au sein de Mare Nectaris, un bassin qui fut probablement formé par une coulée de lave lorsque la Lune hébergeait un volcanisme très actif.

L'atterrissage, qui est au centre de la mission, est avant tout une démonstration technologique, puisque SLIM est petit et que ses équipements embarqués sont particulièrement prévus pour se poser. Des pieds déformables aux chocs, des panneaux solaires ultralégers, un système tandem de vision optique et radar… À 16 h 00 (Paris), SLIM freinera pour entamer sa descente, et 20 minutes plus tard, il aura réussi ou se sera écrasé. En cas de succès, en plus d'une célébration méritée, les Japonais espèrent étudier le sol lunaire avec un spectromètre, et deux minuscules robots éjectés dans la manœuvre finale.

Se poser, c'est sa mission

La mission de SLIM est difficile, on sait combien de robots ont raté leur arrivée sur la surface lunaire ces dernières années. Et ce, d'autant plus que c'est un véhicule pensé pour être petit, économique et dans un certain sens, minimaliste. Il ne faudra pas oublier cependant que SLIM a déjà réussi une grande partie de sa mission avec son trajet depuis la Terre. En effet il a décollé le 6 septembre dernier depuis le Japon, avec l'observatoire orbital XRISM, et depuis il a exécuté une série de manœuvres qui ont toutes réussi, avec une approche lunaire très économique en ergols (ses carburants).

En orbite depuis le 1er janvier, il a abaissé progressivement sa trajectoire pour se retrouver aujourd'hui en position pour un dernier freinage. À noter que si, pour une raison ou une autre, les équipes ou l'ordinateur de bord choisissent de rester prudemment en orbite, il y a une deuxième opportunité le 16 février.

L'atterrisseur Luna-25 s'est écrasé sur la surface lunaire. ©  Roscosmos/Lavotchkine
L'atterrisseur Luna-25 s'est écrasé sur la surface lunaire. © Roscosmos/Lavotchkine

Il n'y a qu'une façon de savoir

« Pour l'atterrissage, nous n'avons qu'un seul essai, impossible de revenir en arrière », explique Kenji Kushiki, responsable du projet pour l'agence japonaise. Il évoque d'ailleurs « 20 minutes de terreur » (une référence aux atterrissages des robots américains sur Mars), car SLIM devra se débrouiller tout seul au cours de sa descente : impossible de le piloter à distance, tout est automatisé.

Reste à savoir si le logiciel, le radar et le système « smart eyes » vont fonctionner comme prévu. L'Inde (2023) et la Chine (2013, 2019, 2020) sont les seules nations à avoir réussi à se poser sur la Lune au XXIe siècle, et il y a eu beaucoup d'échecs depuis 2019. Beresheet (Israel), Chandrayaan-2 (Inde), Hakuto-R (Japon), Luna-25 (Russie), Peregrine-1 (USA) sont des rappels qu'il ne faut rien négliger lors d'une mission lunaire, ni les simulations ni les marges opérationnelles, ni les tests matériels. SLIM arrivera-t-il à se poser ?

Source : CNN