Ces dernières années, la société s'est de plus en plus penchée sur la question des écrans et de leur nocivité, notamment sur le développement cognitif des plus jeunes. Mais si l'on a souvent évoqué l'anxiété, voire l'addiction que peuvent causer ces nouvelles prothèses de l'homme moderne, la question de l'ennui est généralement moins évoquée. Or, une nouvelle étude montre que ce sentiment peut facilement remonter à la surface de notre cervelle quand on abuse du scrolling !
Le scrolling à l'infini ne fait pas du bien
Le docteur Katy Tam, de l'université de Toronto Scarborough est formelle : scroller développe un sentiment d'ennui chez l'utilisateur. L'étude, dont elle est l'auteur principal, et qui a été publiée dans le Journal of Experimental Psychology : General, tend à montrer un lien entre les deux.
« Nos recherches montrent que si les gens avancent rapidement ou sautent des vidéos pour éviter de s'ennuyer, ce comportement peut en fait les amener à s'ennuyer davantage » explique-t-elle.
Le mieux est de rester concentré sur une vidéo
La remarque fonctionne autant lorsque les personnes analysées font simplement défiler des vidéos à la suite que lorsqu'elles avancent/reculent sur la même vidéo. Selon le docteur Katy Tam, cela proviendrait du « décalage entre à quel point nous sommes engagés et l'engagement que nous souhaitons avoir. »
Les données tirées d'un groupe de 166 élèves d'université montrent ainsi que les participants ont ressenti plus d'ennui quand ils étaient autorisés à faire avancer la vidéo que lorsque ça leur été impossible. Une autre expérience menée cette fois sur 159 étudiants montre que les intervenants ont ressenti plus d'ennui lorsqu'on leur proposait une collection de vidéos de 5 minutes entre lesquelles ils pouvaient passer qu'une vidéo unique de 10 minutes à visionner.
Les différents tests montrent ainsi que le contentement provient plutôt de la concentration sur un objet particulier que sur l'utilisation excessive du choix qui est proposé. « De même que nous payons pour une expérience immersive au cinéma, le plaisir vient souvent du fait que nous nous immergeons dans les vidéos plutôt que de les parcourir à la volée » conclut la chercheuse.
Source : The Guardian