La guerre des étoiles prend un nouveau tournant, et cette fois-ci, c'est sur Terre que ça se passe ! SpaceX, l'entreprise spatiale d'Elon Musk, vient de déposer une plainte contre une agence californienne, l'accusant de discrimination politique et d'abus de pouvoir réglementaire.

SpaceX accomplissait un exploit il y a quelques jours en récupérant le premier étage de son lanceur Super Heavy. © SpaceX
SpaceX accomplissait un exploit il y a quelques jours en récupérant le premier étage de son lanceur Super Heavy. © SpaceX

Houston, on a un problème ! Et pas des moindres. L'affaire concerne le refus de la California Coastal Commission (CCC) d'augmenter le nombre de lancements annuels de SpaceX depuis la base de Vandenberg. Une décision qui ne passe pas du tout auprès du milliardaire sud-africain, qui y voit une attaque personnelle à peine voilée.

Quand la politique s'invite dans l'espace

La saga a débuté le 10 octobre dernier, lors d'une réunion de la CCC. Malgré le soutien de l'US Air Force, qui considère ces lancements comme cruciaux pour la sécurité nationale, la commission a rejeté la demande de SpaceX de passer de 36 à 50 tirs par an. Motif invoqué ? Les activités de l'entreprise seraient principalement privées et non fédérales, nécessitant donc un permis spécial.

Mais ce qui a vraiment mis le feu aux poudres, ce sont les commentaires de certains commissaires sur les positions politiques d'Elon Musk. L'un d'eux a notamment pointé du doigt les récentes apparitions du PDG aux côtés de Donald Trump, tandis qu'un autre l'accusait de répandre des « faussetés politiques ». Des propos qui, selon SpaceX, n'ont rien à faire dans une décision administrative.

Depuis quelques mois, Musk affiche un soutien indéfectible à la campagne de Donald J. Trump en vue des élections présidentielles américaines. © SpaceX
Depuis quelques mois, Musk affiche un soutien indéfectible à la campagne de Donald J. Trump en vue des élections présidentielles américaines. © SpaceX

Pour Musk, c'est clair : on cherche à le punir pour ses opinions. Dans sa plainte, l'entreprise parle de « discrimination politique flagrante » et affirme que rarement une agence gouvernementale n'a aussi clairement outrepassé son mandat pour sanctionner une entreprise à cause des vues politiques de son PDG.

Un débat qui dépasse le cadre spatial

Cette affaire soulève en réalité des questions bien plus larges que le simple cas SpaceX. À l'heure où les partenariats public-privé se multiplient dans le secteur spatial, où tracer la ligne entre activité fédérale et commerciale ?

SpaceX argue que ses lancements, même s'ils incluent des satellites commerciaux comme Starlink, restent des « activités d'agence fédérale » du fait de leur importance stratégique. La CCC, elle, y voit surtout une entreprise privée cherchant à échapper à la réglementation environnementale.

Ce débat n'est pas sans rappeler les premières heures de la conquête spatiale, quand la NASA collaborait étroitement avec des entreprises privées comme Boeing ou Lockheed Martin. La différence ? À l'époque, ces géants de l'industrie n'avaient pas à leur tête des personnalités aussi médiatiques et clivantes qu'Elon Musk. Quoi qu'il en soit, cette bataille juridique promet d'être suivie de près par l'ensemble du secteur spatial. 

Source : Tech Crunch