L'extraction de bitcoins pourrait franchir une nouvelle frontière : l'espace. Le célèbre et énigmatique spécialiste des cryptomonnaies Peter Todd dévoile les possibilités techniques du minage spatial et tord le cou au passage aux idées reçues sur les contraintes thermiques et de communication.

Miner du Bitcoin depuis l'espace : oui, mais comment ? © Hansel Gonzalez / Shutterstock
Miner du Bitcoin depuis l'espace : oui, mais comment ? © Hansel Gonzalez / Shutterstock

L'histoire du Bitcoin n'en finit plus de surprendre. Après avoir franchi la valeur symbolique des 100 000 dollars et rappelé que la première transaction réalisée avec cet or numérique avait pour objet deux pizzas il y a 15 ans, voici venir l'idée de s'envoyer en l'air pour miner du Bitcoin.

Miner dans l'espace, selon le soi-disant créateur de la chère cryptomonnaie, Peter Todd, ne relève plus du domaine de la science-fiction, mais d'une analyse physique rigoureuse. Décollage imminent pour un voyage entre rayonnement solaire, dissipation thermique et latence de communication.

La faisabilité du minage du Bitcoin dans l'espace

Selon Peter Todd, les contraintes environnementales sont plus souples qu'il n'y paraît : les composants électroniques peuvent parfaitement supporter des températures proches de 59 °C. Les panneaux solaires deviennent à la fois source d'énergie et système de refroidissement, pour optimiser chaque watt engrangé. L'inclinaison des panneaux permet un contrôle précis de la température et permet d'ajuster l'absorption énergétique comme un thermostat spatial.

Les puces ASIC, habituellement confinées dans des centres de données terrestres très gourmands en eau notamment, pourraient désormais essaimer dans l'immensité cosmique, alimentées par l'énergie solaire et refroidies par la sophistication de leur conception. La chaleur élevée au rang d'art de l'ingénierie spatiale, où chaque degré est calculé, chaque surface optimisée pour maximiser la performance du mineur.

Un à un, Peter Todd semble avoir levé tous les obstacles barrant la route du Bitcoin vers l'espace.

Demain, tous mineurs de Bitcoin dans l'espace ? © kgursoylu art studio / Shutterstock
Demain, tous mineurs de Bitcoin dans l'espace ? © kgursoylu art studio / Shutterstock

L'impact de la latence sur le minage spatial de Bitcoin

Il restait à Peter Todd un verrou à faire sauter : la latence spatiale. Là encore, le blogueur a trouvé la parade. Contrairement aux craintes initiales, la distance ne condamne pas l'entreprise. Comme il le démontre par de savants calculs sur son blog, un mineur situé aux points de Lagrange L1 ou L2 ne subirait qu'un taux de blocs obsolètes de 1,7 %, une performance remarquablement proche des standards terrestres. Cette faible pénalité est prouvée par la distribution de Poisson, une formule utilisée dans les théories de la probabilité et des statistiques, et démontre que la vitesse de la lumière, bien que contraignante, n'est pas rédhibitoire.

Les communications entre mineurs spatiaux et réseau terrestre relèvent de la milliseconde. L'orbite héliosynchrone garantit une exposition solaire constante tout en maintenant une proximité acceptable avec les infrastructures terrestres. Ce n'est plus seulement une question de faisabilité technique, mais d'optimisation stratégique : chaque kilomètre devient un paramètre calculable, chaque délai de transmission, un défi à relever. Le Bitcoin peut donc s'affranchir des lois de la gravité, Peter Todd, le Doc Brown des temps modernes, les a transformées en opportunités.

Source : Peter Todd