Voici une nouvelle passée inaperçue, mais aux implications potentiellement immenses. Space Epoch, entreprise basée à Pékin, a mené à bien le test de récupération de sa fusée Yuanxingzhe-1. De quoi marquer une étape significative dans les efforts spatiaux de l'Empire du Milieu.

Le lanceur Yuanxingzhe-1 avant de terminer sa trajectoire. ©Space Epoch
Le lanceur Yuanxingzhe-1 avant de terminer sa trajectoire. ©Space Epoch

Car ses ambitions sont colossales. Tourisme, infrastructures orbitales, explorations lunaire et martienne, la Chine voit très grand dans le domaine spatial. Et pour cela, le pays doit absolument parvenir à récupérer et réutiliser ses fusées, comme les États-Unis en sont capables depuis près d'une décennie grâce à SpaceX.

La même technique que SpaceX

Le test opéré par Space Epoch a été réalisé ce 29 mai depuis le centre de lancement spatial maritime de Chine, au large de la province du Shandong. Il consistait à exploiter la technique VTVL, c'est-à-dire de décollages et atterrissages verticaux. Exploitée par SpaceX pour le Falcon 9 et plus récemment Starship, elle permet à la fusée de descendre verticalement en utilisant ses propres moteurs pour freiner et stabiliser sa chute jusqu’à l’atterrissage.

Le vol a duré 125 secondes. Après un décollage vertical, Yuanxingzhe-1 a atteint une altitude d’environ 2,5 kilomètres puis, à l’apogée de sa trajectoire, ses moteurs se sont brièvement coupés avant de se rallumer pour amorcer une descente contrôlée. Grâce à cette manœuvre, l’engin a pu ralentir et stabiliser son retour avant d’amerrir dans la mer Jaune, comme le montre une vidéo publiée par Space Epoch sur son compte WeChat.

« Le succès de ce test de récupération en vol constitue une avancée majeure dans le processus de développement des fusées liquides réutilisables », a indiqué Space Epoch dans un communiqué.

Où en est l'Europe ?

La réutilisation des fusées revêt un enjeu absolument crucial : en réduisant considérablement les coûts de lancement, elle rend les missions bien plus rentables et accessibles. Cette approche ouvre donc la voie à une multiplication des tirs et facilite l’entrée sur le marché spatial d’acteurs plus variés. Dans ce domaine, l'Europe demeure à la traîne mais se rapproche tout de même du Saint-Graal.

Le 7 octobre 2023, la fusée Miura 1 de la start-up espagnole PLD Space a en effet atteint une altitude maximale de 46 kilomètres, puis a été récupérée avec succès dans l'océan Atlantique après s'être écrasée. Il s'agit de la première fusée européenne conçue pour être réutilisée à être lancée, récupérée et prouvée capable de voler à nouveau.

D'autres entreprises chinoises travaillent d'arrache-pied sur une telle technologie. C'est notamment le cas de LandScape qui a réussi, l'année dernière, le premier rallumage en vol d'un moteur de fusée chinois lors de la descente. Une technique désormais maîtrisée par Space Epoch légalement. Les deux sociétés prévoient un premier vol orbital dès cette année.

Source : Reuters