Tandis que Microsoft tente de développer ses activités en ligne par l'intermédiaire de son moteur de recherche et de son portail de services Live, Google développe des applications hébergées destinées aux professionnels, Google Apps. Microsoft, avec ses 300 milliards de dollars de capitalisation boursière, n'entend toutefois pas se laisser dicter les règles du marché par une jeune pousse qui n'affiche même pas dix années d'existence. Lors d'un discours donné devant l'Association des éditeurs américains, Thomas Rubin, avocat général de Microsoft, prévoit ainsi aujourd'hui de fustiger publiquement le comportement des sociétés nées de l'Internet telles que Google qui « s'enrichissent sur le dos des autres ».
L'Association des éditeurs américains devrait sans doute réserver un accueil des plus favorables aux propos de Thomas Rubin. Celle-ci reproche en effet à Google son projet « Google Book », qui consiste à numériser et diffuser en ligne le contenus de millions de livres issus des bibliothèques les plus prestigieuses au monde telles que celles des universités de Harvard ou de Princeton. Google a en effet opté pour une politique quelque peu contestable : il numérise les ouvrages sans se soucier de l'avis des ayants-droit, puis traite au cas par cas les affaires relatives au copyright.
« Les sociétés qui ne créent rien par elles-mêmes et s'enrichissent sur le dos des contenus produits par d'autres, réalisent des milliards de dollars grâce à la publicité et aux introductions en bourse », explique Thomas Rubin. « Google prend le parti de dire que tout peut être copié gratuitement tant que les détenteurs de droit ne lui demandent pas explicitement d'arrêter », ajoute-t-il avant d'expliquer que contrairement à la firme de Mountain View, Microsoft se soucie de l'avis des ayants-droit avant d'entamer quoi que ce soit.
De son côté, Google affirme oeuvrer dans le respect des lois internationales sur le copyright. Le moteur de recherche estime en outre que, bien loin de leur porter préjudice, ses différents services valorisent les contenus qu'ils hébergent. Google Book, comme YouTube, sont pourtant régulièrement controversés, de même que Google News, le moteur de recherche d'actualités, récemment condamné par la justice belge.