Environnement : et si les avions étaient "verts" d'ici 2050 ?

Alexandre Boero
Par Alexandre Boero, Journaliste-reporter, responsable de l'actu.
Publié le 10 mars 2019 à 13h02
air-france-pixabay-avion.jpg
Pixabay

Pointé du doigt pour la pollution excessive de ses engins, le secteur aérien croit en une forte réduction de ses émissions, malgré un trafic qui continuera à prendre de l'ampleur.

Avec l'objectif affiché de diminuer par deux les émissions de CO2 de leurs appareils d'ici 2050, les professionnels de l'aviation vont avoir du pain sur la planche en raison de l'augmentation du trafic qui, d'ici là, devrait tout simplement doubler. Pour relever ce défi environnemental, les chercheurs du Conseil pour la recherche aéronautique civile (CORAC), réunis sous la houlette du Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales (GIFAS) ce 7 mars, ont multiplié les pistes.

La modernisation des appareils comme base de travail

Stéphane Cueille, Président du comité de pilotage du CORAC et Directeur de la recherche chez Safran, a conscience que le transport aérien a deux défis majeurs à relever pour ces prochaines années : celui de la transition énergétique, corrélé à la croissance du trafic aérien. À ce titre, l'instance de concertation entre l'État et l'industrie a dévoilé jeudi sa nouvelle feuille de route qui inclut l'entrée en service de la prochaine génération d'aéronefs pour la période 2025-2030 et les aéronefs en rupture au-delà de 2030.

Une modernisation de la flotte pourrait permettre une réduction des émissions de l'ordre de 1,7 % par an. Il s'agit d'une première piste de réflexion, mais elle reste insuffisante.

Des carburants alternatifs pour contribuer à la réduction des émissions

Aujourd'hui, le transport aérien représente, à lui seul, 2 à 3 % des émissions de CO² de la planète. Et pour diviser par deux les émissions au cours des trois prochaines décennies, le Conseil pour la recherche aéronautique civile préconise l'utilisation de carburants alternatifs, comme un biokérosène fabriqué à partir de déchets, ou, à partir de 2030, comme nous le disions, des technologies de rupture, plus aérodynamiques, qui permettront de transporter un poids équivalent avec moins de poussée.

Cependant, des propositions à la pratique, il y a souvent un gouffre. Si les acteurs du secteur que sont Air France, Airbus, Total, Suez et Safran sont tombés d'accord avec l'État français sur la fabrication d'un biokérosène à partir de déchets ou de résidus usagés, les progrès ne sont que trop peu rapides et l'avion électrique semble déjà oublié. Alors, d'autres technologies comme l'hydrogène ou les carburants de synthèse constituent autant de pistes à exploiter.

Si la France veut jouer le jeu, il faudra que les autres pays s'alignent et notamment certains gros pollueurs comme les États-Unis, dont le développement d'engins supersoniques fait grincer des dents.

Alexandre Boero
Journaliste-reporter, responsable de l'actu
Vous êtes un utilisateur de Google Actualités ou de WhatsApp ?
Suivez-nous pour ne rien rater de l'actu tech !
Commentaires (0)
Rejoignez la communauté Clubic
Rejoignez la communauté des passionnés de nouvelles technologies. Venez partager votre passion et débattre de l’actualité avec nos membres qui s’entraident et partagent leur expertise quotidiennement.
Commentaires (10)
saint_win

“3% des émissions de CO² de la planète” C’est pas 0.3% ? 3% pour 20 000 avions cela fait beaucoup non? J’avais lu que les voitures c’est 5% des émissions de CO² de la planète mais pour presqu’ 1 milliard de voitures !!

Niverolle

“3% pour 20 000 avions cela fait beaucoup non ?” ==> C’est bien ça, et oui, cela fait beaucoup car le CO² est encore plus délétère en altitude. Sans parler des autres polluants présents dans les contrails, à commencer par les suies qui persistent très longtemps.

Raminus

On parle toujours de l’électrique comme étant vert mais la fabrication de celui-ci ne se fait pas par le st esprit…

Fulmlmetal

Il faut relativiser ce chiffre.
Primo un avion transporte jusqu’à 500 passagers, et parfois jusqu’à l’autre bout du monde. si on doit revenir au bateau on va mettre 1 mois pour aller en australie pour une pollution probablement aussi forte.
Secondo, la pollution des avions est diluée sur tout le globe et en altitude puisque les avions sillonnent toute la planète. Ce n’est pas comparable avec nos voitures ou usines qui polluent toujours aux memes endroits “zones urbaines et industrielles”, ce qui provoque une concentration des gaz dans les zones à forte population.

globalement oui il faudrait faire un effort mais les moteurs d’avions actuel polluent beaucoup moins que ceux d’autres fois, mais vu qu’il y en a 10x plus qu’il y a 40 ans bah ça a un impacte toujours présent.
De toute façon il est impossible technologiquement de faire des moteurs électrique pour avion de ligne, probleme d’autonomie, donc concentrons nous plutot sur les voitures qu’on peut faire passer à l’électrique et aux usines qui peuvent certainement réduire leurs émissions par filtrage.

AlexLex14

Ah oui, tout à fait @Raminus.

C’est pour ça que le secteur doit déjà travailler à d’autres énergies, bien plus propres encore.

milsabords

Le biokérosène produit autant de dioxyde de carbone que l’autre, et aussi de la vapeur d’eau, un GES encore plus efficace, et dont les ecolos ne parlent jamais.

tmtisfree

« un biokérosène fabriqué à partir de déchets »

Voilà une belle entourloupe pour réduire artificiellement les émissions de CO₂. Selon la Renewable Energy Directive de l’UE le biokérosène est un « résidu » (par opposition à un « produit ») qui se voit donc réglementairement affecter une empreinte carbone intrinsèque ~nulle par rapport au carburant qu’il remplace.

De plus, étant un sous-produit (au sens chimique), ne sont comptabilisées ni l’empreinte carbone du produit (au sens chimique) principal de réaction (un biocarburant), ni le CO₂ émis, ni celles des changements d’usage inéluctables en amont de la chaîne de production.

Ces subterfuges permettent de réduire sur le papier l’empreinte carbone globale de ces nouveaux « biocarburants » d’environ 90%, et à l’UE de tricher sur ses émissions de CO₂.

Facile après de clamer « bio » ou « renouvelable ». Bandes d’escrocs.

rexxie

“impossible technologiquement de faire des moteurs électrique pour avion de ligne, probleme d’autonomie”

On disait la même chose des voitures il y a à peine 10 ans!
Tu parles des batteries. Les avions électriques se développent un peu partout.
Beaucoup moins de pollution et aussi moins de bruit.



https://fr.wikipedia.org/wiki/Airbus_E-Fan#Futurs_projets_basés_sur_l’E-Fan

toug19

Du grand n’importe quoi: La pollution est diluée sur tout le globe et en altitude. L’avion consomme le plus au décolage. Le CO2 tu peux le rejeter à 200m ou à 20000m, tu réchaufferas la planète tout autant. Et non il faut aussi s’attaquer à l’aviation, quit à prendre l’avion beaucoup moins. Mais ça l’Europe et Airbus ne veulent pas l’entendre.

toug19

Et je passe le largage de Kérosène lorsque l’avion vole.

Abonnez-vous à notre newsletter !

Recevez un résumé quotidien de l'actu technologique.

Désinscrivez-vous via le lien de désinscription présent sur nos newsletters ou écrivez à : [email protected]. en savoir plus sur le traitement de données personnelles