Eh bien la légende, elle attendra un petit peu. © Arianegroup
Eh bien la légende, elle attendra un petit peu. © Arianegroup

C'était la date idéale pour le dernier décollage de la grande et belle fusée européenne. Mais Ariane 5 n'a finalement pas été transférée sur son site de lancement, la faute à un problème technique. Le compte à rebours est repoussé au moins jusqu'au mois de juillet ! On ne voudrait pas la quitter sur un échec.

Bon, il faudra quelques semaines pour corriger tout ça.

Ariane 5 ne veut pas prendre sa retraite

À l'occasion de la dernière campagne de vol d'Ariane 5, qui devait culminer ce vendredi 16 juin avec le décollage, de nombreux observateurs attendaient hier la sortie du grand lanceur européen de son bâtiment d'assemblage final. Les portes se sont ouvertes, pour se refermer quelques heures plus tard. Annulation de dernière minute, transfert vers la zone de lancement reporté, mais que s'est-il passé ? En réalité, il ne s'agissait pas d'un détail, mais d'un problème technique lié à Ariane 5 et un processus de vérification qui durait depuis pratiquement une semaine et qui a abouti hier à ce report. Le 9 juin, l'un des industriels a prévenu Arianespace d'une non-conformité observée sur la production d'éléments pyrotechniques similaires à ceux utilisés avec Ariane 5. Immédiatement, un processus de vérification de la qualité s'est mis en place et des observations aux rayons X ont eu lieu sur le dernier exemplaire du lanceur. Ensuite, les équipes ont mené des tests sur des lignes pyrotechniques similaires à celles en place sur Ariane 5 qui ne se sont pas révélés concluants. Ne pouvant assurer à 100 % la conformité des systèmes pyrotechniques, les différentes autorités (Arianespace, Arianegroup, le CNES) ont décidé de repousser le vol.

Heureusement qu'il reste des pièces

Ces ennuis techniques sur les systèmes pyrotechniques, notamment sur la séparation des boosters EAP vont retarder la campagne de tir de plusieurs semaines. Impossible en effet dans les standards qualité de cette industrie de ne compter que sur les systèmes redondants ! Bref, il va probablement falloir changer des pièces, ce qui inclut un démontage partiel du lanceur, le retour des satellites en salle blanche, de nouveaux tests de conformité… et une date de lancement qui ne sera annoncée, au mieux, qu'à la fin du mois de juin, lorsque les changements seront en place. Dans le cas où il y aurait plus de changement de matériel que prévu, le tir pourrait être repoussé jusqu'à fin août !

La salle de contrôle (ici pour le décollage du James Webb) est le centre névralgique du site guyanais. © ESA
La salle de contrôle (ici pour le décollage du James Webb) est le centre névralgique du site guyanais. © ESA

Anatomie d'un retard

Pour les observateurs sur place comme en métropole, c'est une petite déception, mais c'est aussi ce qui fait la réputation de fiabilité d'Ariane 5 : être intransigeants sur la sécurité ! Ce qui ne veut pas dire que le tir va automatiquement bien se passer, mais que dès qu'il y a un doute, il faut intervenir, même si c'est la dernière fois. Les deux satellites Heinrich Hertz (Allemand) et Syracuse 4b (Français) sont en bon état, tout ira bien c'est donc un simple report et non un échec. Il est cependant possible que ce changement de calendrier ait un impact sur les prochaines activités au Centre Spatial Guyanais, comme les tests de mise à feu lors des essais combinés d'Ariane 6 actuellement en cours, ou le décollage d'une fusée Vega prévu fin août. Le secteur des lanceurs européens, qui fait face à une transition difficile et à de gros problèmes de cadence, n'a vraiment pas besoin d'un échec : tous les efforts vont être mis en place pour qu'Ariane 5 ait la fin de carrière qu'elle mérite !

Source : Spacenews