Depuis l'été 2013, les monnaies virtuelles font énormément parler d'elles sur Internet. La plus célèbre est sans aucun doute le Bitcoin, une crypto-monnaie dont la paternité est attribuée à un certain Satoshi Nakamoto. Un nom japonais dont personne n'a l'assurance qu'il ne s'agisse pas d'un pseudonyme ou même d'un regroupement de personnes. Mais, en mars dernier, le magazine américain Newsweek a cru avoir mis la main sur le créateur du Bitcoin en la personne de Dorian Satoshi Nakamoto, un Japonais naturalisé Américain, résidant en Californie. Seulement, malgré l'enquête du média et l'insistance de la presse, le principal intéressé a toujours nié être à l'origine de la monnaie virtuelle.
Après plusieurs rebondissements - Dorian Satoshi Nakamoto a notamment reçu l'équivalent de 23 000 dollars en bitcoins en guise de soutien de la communauté - monsieur Nakamoto désire désormais poursuivre Newsweek en justice. Sur une page Web créée pour l'occasion, il revient longuement sur l'affaire, et explique que « l'article a blessé sa famille ». « La conclusion de l'article est fausse. Dorian Nakamoto n'est pas l'inventeur du Bitcoin. Il n'a jamais travaillé dessus. »
Âgé de 65 ans et au chômage, Dorian Satoshi Nakamoto a également une santé précaire puisqu'il a été victime d'un AVC en octobre 2013, et peine, selon le site, à subvenir à ses besoins. Il cherche désormais à récolter des fonds pour payer les frais de justice. Sa page, nommée Newsweek Lied (Soit « Newsweek a menti ») accepte les dons par carte bancaire... et en bitcoins.
TechCrunch souligne de manière intéressante que le combat de Nakamoto contre Newsweek pourrait s'avérer plus complexe que prévu : en effet, l'article du magazine raconte l'enquête réalisée par Leah McGrath Goodman, qui est certes allée très (trop ?) loin pour percer le mystère de la création du Bitcoin, mais la journaliste n'indique jamais de façon catégorique que Dorian Satoshi Nakamoto est bien le père de la monnaie virtuelle. Devant un tribunal, le bras de fer entre le média et l'ingénieur nippo-américain pourrait faire des étincelles.