Une véritable toile de maître… Mais si l'on doit les couleurs au traitement de l'image, c'est bien une photographie prise par l'instrument NIRCam du télescope James Webb ! Ce dernier fête le premier anniversaire de sa campagne scientifique, alors même que les publications utilisant ses données se multiplient.
Un an et déjà plus personne ne peut se passer de lui !
Vous pouvez retrouver toutes les résolutions de cette belle image ici
C'est tout simplement le meilleur et le plus grand télescope infrarouge spatial à disposition. Même avant qu'il décolle ou qu'il entre en service, scientifiques et passeurs de sciences le savaient : chaque cliché pris par le télescope James Webb deviendrait immédiatement « la meilleure image jamais prise » d'un objet céleste pour peu que celui-ci n'ait jamais été approché de plus près. Un an après le début officiel de sa campagne scientifique, la promesse est largement tenue ! Depuis les planètes du système solaire jusqu'aux galaxies les plus lointaines jamais détectées, en passant par les exoplanètes, la détection de trous noirs anciens, les fusions de galaxies, les amas d'étoiles, les supernovae… Le James Webb offre chaque semaine (et presque chaque jour) un véritable festival d'images splendides, de résultats de recherche importants et d'avancées autant que de nouveaux mystères à percer.
Rooh lala, c'est joli
Cette « image anniversaire » du télescope est donc une façon de fêter une première année productive, mais aussi de nous inviter à rêver. Elle montre Rho Ophiuchi, un complexe nuage de gaz au sein duquel naissent des étoiles. Un clin d'œil à la naissance du Webb ? Il s'agit également du plus proche de notre système solaire, à 390 années-lumière seulement, et sans étoiles en avant-plan. Sa valeur esthétique mise à part (c'est une image à la fois puissante et très artistique), cette pouponnière est observée avec attention par les astrophysiciens puisqu'environ 50 étoiles très jeunes d'une masse équivalente ou légèrement inférieure à celle de notre Soleil y sont en formation. Les zones les plus sombres sont encore des proto-étoiles, régions de gaz très densément assemblées mais ne fusionnant pas encore. Les jets d'hydrogène, visibles en rouge, sont les premiers échos de la naissance d'une étoile, comme celles que l'on voit dans la moitié supérieure de l'image. Un moment éphémère dans la vie d'un système stellaire…
C'est vrai, ce ne sont pas les « vraies » couleurs, mais…
Pour rappel, si une image peut être aussi « belle » à nos yeux, elle a fait l'objet d'un traitement très attentif de la part des équipes du STScl (Space Telescope Science Institute). Eh oui, ce que « voit » le télescope James Webb appartient au spectre infrarouge, il faut donc transcrire les données pour qu'au-delà des données scientifiques, nous puissions les contempler, et ce, même si ce n'est pas ce que nous pourrions voir de nos propres yeux en étant en face de Rho Ophiuchi. Toutefois, ce n'est pas un processus de colorisation au petit bonheur, mais un véritable travail qui associe la science et les données qui apparaissent en différentes couleurs. Le véritable artiste ici, c'est encore la physique qui a forgé ce paysage. Quelle chance de pouvoir le contempler !
Source : Nasa