Google TV par Sony : le test

Frédéric Cuvelier
Publié le 02 novembre 2012 à 16h30
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Depuis 2010, Google tente de s'immiscer dans nos salons avec sa Google TV. Le concept : apporter à votre téléviseur les services de Google, à commencer par son navigateur Chrome. Comment ? Par le biais d'une box connectée au réseau et à votre télé. Après un premier modèle signé Logitech, c'est au tour de Sony de s'associer au géant de Mountain View.


Lecteurs assidus que vous êtes, vous avez probablement encore en mémoire le test de la Revue de Logitech. Un premier boîtier Google TV qui n'avait pas vraiment conquis la rédaction à l'époque. Et si les principaux reproches tournaient autour de l'absence de contenu disponible dans nos contrées, l'ergonomie de l'interface, les limitations matérielles et le prix de la Revue étaient également pointés du doigt par Julien.

Certains de ces défauts étaient sans aucun doute du fait de Logitech, mais le problème majeur du contenu était bel et bien celui de Google, qui n'était pas parvenu, au moment du test de la Revue, à trouver un accord avec les TF1, M6 et autres producteurs de produits télévisuels. Un problème qui perdure, nous le verrons. Ce qui n'empêche pas Sony de commercialiser son produit en France, puisqu'il est disponible depuis le 27 septembre dernier.

Quant aux limitations matérielles et à l'ergonomie, l'association Sony - Google est sur le papier séduisante : elle pourrait apporter un réel second souffle à Google TV. Ce nouveau boîtier bénéficie en effet d'une interface corrigée par Google et du soin apporté par Sony au niveau de sa conception. De quoi attirer de nouveaux adeptes ?

Au moment où diverses marques (dont Sony) commencent à communiquer sur les services de télé connectée, Google tente une seconde fois d'imposer son service via un appareil relativement ambitieux. Car si le NSZ-GS7 de Sony est présenté comme un lecteur Internet en français, il devient un network media center dans la langue de Shakespeare. Suffisant pour conquérir un support publicitaire qui échappe encore à Google ? Réponse dans ce test.

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Avant de s'attaquer à l'interface de cette nouvelle Google TV, attachons-nous à décortiquer le travail de Sony. Le constructeur japonais propose un boîtier dont l'apparence n'évolue guère par rapport à celui fourni il y a deux ans par Logitech. Format relativement compact, design sobre, couleur noire, plastique brillant, absence de bouton de mise sous tension : les similitudes sont nombreuses.

Au jeu des différences, on pourra simplement évoquer la présence d'une unique diode (pour signaler le fonctionnement du boîtier) contre deux sur le précédent boîtier, l'alimentation interne choisie par Sony, alors que Logitech avait opté pour un élément externe, et les larges ouvertures dans le châssis du boîtier Sony, dont la Revue était dépourvue. Précisons également que les dimensions du NSZ-GS7 de Sony sont plus réduites que celles de son prédécesseur (204 x 135 x 32 contre 247 x 171 x 36 mm).

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Si ces choix sont ceux de Sony, il n'en va pas de même au niveau des composants. Car pour sa Google TV, c'est bel et bien le géant de Moutain View qui décide. Hors de question en effet pour Google de porter son service sur une box qui ne serait pas en mesure d'apporter une expérience utilisateur satisfaisante.

Le boîtier de Sony est ainsi équipé d'un SoC ARM signé Marvell. Le Foresight est composé de l'Armada 1500 HD Media, dont les deux cœurs fonctionnent à 1,2 GHz, et d'une partie graphique gérant les flux Full HD, le décodage Blu-ray et même la 3D. Un composant censé apporter un réel gain de performances face au CE4100 Sodaville d'Intel, qui équipait feu la Revue de Logitech.

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La connectique du NSZ-GS7 est plutôt fournie, avec deux ports USB, un port Ethernet 100 Mbps (et non gigabit) et une sortie audio optique. Notez la présence de deux ports HDMI, l'un servant à relier la Google TV à votre téléviseur (prise out), l'autre permettant de connecter un autre appareil à la box de Sony (in). Il est ainsi possible de brancher votre boîtier ADSL (Freebox, Bbox ou autre) ou tout autre appareil externe au NSZ-GS7, afin de récupérer l'image. Pour quoi faire nous direz-vous ? Pour profiter de la fonction PiP présente au sein du Google TV. Vous pouvez ainsi surfer tout en gardant un œil sur votre série préférée.

Dernier élément de ce panneau de connectique, le port IR Blaster permet de brancher un émetteur infrarouge déporté à placer selon ses préférences (TV, ampli, lecteur Blu-ray...). L'intérêt : pouvoir piloter ces appareils avec la télécommande de la Google TV de Sony. Le NSZ-GS7 est en effet capable d'associer sa télécommande avec un nombre impressionnant de périphériques : aucun problème pour retrouver dans la base de la Google TV nos deux téléviseurs de test. Par ailleurs, Sony a prévu pas moins de 4 diodes infrarouges pour émettre le signal envoyé par la télécommande. Nous n'avons ainsi pas eu besoin d'utiliser l'IR Blaster, le boîtier étant placé à côté du téléviseur.

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Cette fonction complète la compatibilité CEC de la sortie HDMI qui, pour mémoire, vous permet de contrôler un périphérique compatible avec cette technologie. En résumé, la télécommande du boîtier de Sony nous a permis de prendre le contrôle d'un Bbox et d'un téléviseur sans aucun problème. En revanche, la Freebox v6, pilotée par radiofréquences, ne peut être dirigée autrement que par sa propre télécommande.

Décidément bien fourni côté connectivité, le Sony NSZ-GS7 est également doté d'un contrôleur Wi-Fi 802.11 n et supporte le Bluetooth 4.0. Clavier et souris sont reconnus immédiatement par le système, qu'ils soient connectés via cette dernière technologie, ou via les ports USB.

Du point de vue des composants, la Google TV de Sony est donc plutôt satisfaisante. Trois remarques tout de même : la capacité de stockage de 4 Go est bien trop faible pour être utilisée avec aise. D'autant que ce support est accessible uniquement via le service FTP dont dispose la box. Seconde limitation d'importance, l'absence de tuner TV. Impossible donc de regarder vos chaînes habituelles sans passer par la connexion HDMI de votre boîtier ADSL vers la prise HDMI in de la Google TV. Enfin, vous aurez probablement noté que la box de Sony ne dispose d'aucun élément de refroidissement actif, autrement dit d'aucun ventilateur. Certes, le NSZ-GS7 est du coup complètement inaudible. Mais la chauffe est importante au bout d'une journée d'utilisation.

Une télécommande digne de ce nom, la plus-value Sony

Si Sony n'a eu que peu de latitude concernant le choix des composants, le japonais s'est en revanche fait plaisir sur la télécommande qui équipe sa Google TV. Dotée d'un gyroscope sur trois axes, d'un accéléromètre et connectée en Bluetooth à la box (inutile de pointer vers cette dernière, donc), elle dispose de deux faces distinctes. Sur la première, un clavier complet de 61 touches, sans compter les raccourcis. Sur la seconde, un touchpad et un pavé directionnel pour la navigation. Certes, l'engin est un peu large en main, mais intégrer autant de fonctions sur un périphérique de cette taille et d'à peine 150 grammes (deux piles AA comprises) est une jolie prouesse.

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D'autant que le clavier n'est pas désagréable à l'utilisation. Les touches sont un peu petites, c'est certain, mais la saisie est infiniment plus simple que sur un clavier virtuel utilisé avec un pointeur approximatif. Comble du raffinement, ce clavier est même rétro-éclairé. Dommage en revanche de ne pouvoir activer ou désactiver cette fonction qu'en passant par le menu de la Google TV, et non directement sur la télécommande. Notez en revanche la présence d'une diode pour signaler l'utilisation de la touche de fonction (Fn), ou encore celle de la touche qui lance la recherche, l'une des fonctions majeures de la Google TV, nous y reviendrons.

Sur le côté de la télécommande, on retrouve les fonctions essentielles que sont la gestion du volume et des chaînes. Ces boutons sont bien positionnés et permettent de contrôler efficacement les éventuels périphériques connectés au boîtier de Sony.

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Côté pile donc, un clavier. Côté face, l'espace est à moitié occupé par un touchpad similaire à celui que l'on trouve sur un ordinateur portable. La taille est évidemment plus réduite, mais les fonctions sont identiques : même le multitouch est géré, et il est par exemple possible d'opérer un défilement à deux doigts d'une page Web. La présence de zones dédiées (sur le côté droit et dans la partie inférieure) autorise également un défilement à un doigt. Ce touchpad, dont l'intégration dans la télécommande est on ne peut plus sérieuse, est entièrement cliquable. Heureusement que le mécanisme est suffisamment souple, car le simple tap n'est pas géré.

Sur la partie supérieure de cette face, on trouve un pavé directionnel qui se substituera parfaitement au touchpad, puisque ce dernier n'est évidemment pas l'outil idéal dans tous les cas, notamment lorsqu'il s'agit de naviguer dans un menu. Quelques touches d'importance l'entourent, et notamment celle qui permet de revenir au menu principal de la Google TV, mais aussi la fonction « Back » ou encore celle qui affiche le menu contextuel.

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À noter la bonne idée de Sony, qui désactive par défaut le touchpad quand la télécommande est retournée, afin d'éviter que l'effleurement du clavier vienne parasiter vos actions. Bien vu ! Sony nous délivre donc une télécommande très intéressante, qui fourmille d'idées. Elle n'est cependant pas exempte de tout reproche. Il est tout d'abord relativement long de s'habituer à une télécommande aussi complexe, et dans les premiers temps, on passe son temps la tourner et retourner dans la main, tandis que nos yeux se posent presque plus longtemps sur la télécommande que sur le téléviseur.

Autre grief que nous pourrions formuler : accéléromètre et gyroscope sont, pour le moment, sous-exploités. Les jeux qui utilisent ces technologies sont très peu nombreux. Toutefois, difficile de reprocher à Sony d'avoir prévu sa télécommande pour s'adapter à de probables futurs contenus.

Enfin, notez que si la télécommande est bien dotée d'un micro pour contrôler la box de Sony à la voix, cette option n'est disponible que sur le NSZ-GP9, la version de la Google TV de Sony équipée d'un lecteur Blu-ray... et commercialisé 100 euros de plus que notre modèle de test.

Interface

La Google TV 2.0 proposée par Sony est bien évidemment basée sur Android, ici dans sa version 3.2 Honeycomb. La mise à jour est possible, ce qui signifie qu'à terme, le boîtier pourrait un jour se voir doté d'ICS. Les habitués de l'OS de Google ne seront pas dépaysés et les autres ne devraient pas non plus être perdus, tant l'interface est dépouillée. L'écran d'accueil n'est ainsi composé que de 8 menus, en plus d'une zone de notification placée à côté de la traditionnelle horloge.

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Cette zone affiche les messages système dès lors, par exemple, qu'une mise à jour est disponible, ou que l'appareil a reconnu un périphérique externe avec succès. C'est également par ce menu que vous pourrez déconnecter ce périphérique. Globalement, l'interface de cette Google TV est réactive. Nous n'avons pas eu à déplorer de ralentissement ou de plantage, et au cas où une telle chose se produirait, vous pouvez toujours utiliser le gestionnaire de programmes d'Android, qui permet de stopper une application. L'utilisation de pop-up pour avertir d'une mise à jour est bien pensée et la navigation parmi les menus est fluide. Il est possible de modifier l'ordre des icônes de la barre d'accueil, voire de les retirer de cette page, exception faite du menu « Toutes les applications ».

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Ce menu donne, comme son nom l'indique, accès à l'ensemble des applications installées sur la Google TV. L'affichage est très sommaire, voire austère. Il donne également accès aux services comme Music Unlimited, que nous retrouverons plus loin. Les favoris enregistrés via Chrome figurent eux aussi dans la liste qui compte, il faut le dire, assez peu d'entrées.

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Paramètres de configuration

L'un des liens les plus importants de cet écran est probablement celui donnant accès aux paramètres de configuration de la Google TV. Car pour le coup, les possibilités sont relativement étendues. Et tout y passe : du réglage de l'image (qui s'adapte à votre téléviseur) à celui du son, en passant par les menus liés à la navigation sous Chrome ou la gestion du réseau.

La Google TV de Sony dispose de nombreux réglages, tous accessibles via un menu présent dans l'onglet « toutes les applications ».
Plus de 15 entrées différentes pour gérer toute l'interface de Google TV, mais également l'aspect matériel du boîtier.
A commencer par le réseau : interface Ethernet, Wi-Fi ou Bluetooth sont accessibles dans ce menu.
Il est également possible de configurer l'association entre la Google TV et le périphérique connecté via l'entrée HDMI. Si nous avons retrouvé notre Bbox dans la base de la Google TV, notre Freebox v6 était aux abonnés absents, faute de capteur infrarouge. Nous avons ainsi pu piloter la Bbox à l'aide de la télécommande Sony.
Il est également possible de contrôler une télévision ou un ampli grâce à la télécommande de la Google TV. La liste proposée par l'interface est impressionnante.
Nous n'avons eu aucun mal à retrouver notre téléviseur Samsung dans la base proposé. Nous avons pu disposer des principales commandes de la TV via la télécommande Sony, sans même avoir recours à l'IR Blaster.
Si l'affichage par défaut sur nos deux TV de test s'est déroulé sans encombre, sachez qu'il est possible d'ajuster l'image à votre téléviseur. Définition ou format d'écran sont aussi accessibles via le menu « Ecran et son ».
Un menu qui propose par ailleurs un économiseur d'écran, d'activer ou de désactiver les effets sonores de l'interface...
... ou encore de choisir la sortie audio utilisée. Quelques raffinements sont également disponibles dans ce menu (synchronisation de l'image et du son, notamment). Notez que la synthèse vocale n'est disponible que sur le modèle Blu-ray de la Google TV.
En plus du réglage des sorties audio et vidéo de la Google TV, vous pouvez également contrôler le démarrage ou la mise en veille de l'appareil, ainsi que la fonction HDMI CEC.
Le menu « Paramètres » donne également accès aux différentes sources utilisées par la fonction de recherche. De nombreuses possibilités, mais pas d'accès à une grille des programmes digne de ce nom.
Il est également possible de gérer les sources des applications, en autorisant notamment l'installation à partir d'une autre provenance que la Google Play. Est également accessible ici un gestionnaire d'applications ou de services, afin de stopper un programme en cours.
Qui dit Google TV dit services connectés et synchronisés. C'est dans ce menu qui se trouvent les réglages associés à la synchronisation, avec notamment la gestion des comptes liés.
Parmi les autres menus, notez enfin la présence de l'onglet « Stockage », qui affiche la quantité d'espace libre sur Google TV, sur un éventuel stockage externe, et permet d'activer l'accès FTP au boîtier.

Un passage incontournable pour profiter également des options liées à la télécommande ou à l'association avec un éventuel décodeur externe ou votre téléviseur. La synchronisation avec votre compte Gmail est également de la partie, tout comme la gestion des sources utilisées dans la fonction de recherche du système.

La recherche

Une fonction qui est un peu la marque de fabrique de Google TV, puisqu'elle est censée donner accès très simplement à divers types de contenus. Disponible sur l'écran d'accueil ou via un bouton de la télécommande, la recherche fonctionne plutôt bien, si tant est que vous ayez correctement paramétré l'outil. Il vous permettra alors, en saisissant un mot clé, d'obtenir des résultats via diverses sources comme les fichiers présents sur le stockage de l'appareil, sur un éventuel support externe, sur Youtube, les services VOD de Sony et bien évidemment sur le Web.

En revanche, et contrairement à ce qui existe aux Etats-Unis, impossible ici d'effectuer une recherche sur une grille de programmes. Les contenus présents sur des ordinateurs ou des disques durs en réseau ne font pas non plus partie de la liste des résultats.

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Les fonctions multimédia

C'est d'autant plus dommage que le boîtier de Sony ne s'en sort pas trop mal en tant que lecteur DLNA. Via l'application aVia fournit par défaut, il est en effet possible de naviguer parmi les contenus des supports internes ou externes, ou encore sur le réseau. L'ensemble est réactif et si l'interface est on ne peut plus sommaire, cela fonctionne bien.

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Les fonctionnalités media player de la Google TV restent toutefois assez limitées. Certes, les supports NTFS sont reconnus aussi bien que ceux au format FAT32. Certes, le contrôle de lecture via le touchpad de la télécommande fonctionne bien, et la possibilité d'écouter de la musique tout en surfant est plaisante. Mais pour le reste, c'est assez décevant.

Concernant les fichiers audio tout d'abord, ni les OGG ni les FLAC ne sont reconnus. Il faudra se contenter des MP3, AAC et WMA. Notez tout de même la possibilité de créer des playlists sous aVia, une opération qui devrait vous prendre un certain temps. Le NSZ-GS7 ne décode ni le Master DTS-HD ni le Dolby TrueHD, et ne gère que deux canaux PCM. Et si l'appareil affiche les pochettes des albums lors de la lecture d'un fichier audio, difficile de se satisfaire de la qualité de l'image étirée en plein écran.

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Pour les fichiers vidéos, c'est un peu mieux, puisque le boîtier Sony gère le XviD, le WMV10, les MPEG-1, 2 et 4, le MKV et le format AVCHD. Mais nos vieux DivX n'ont pas trouvé grâce aux yeux du lecteur multimédia, alors que les sous-titres présents au sein d'un fichier MKV n'ont pas pris en charge.

Mais LA grosse limitation de cette Google TV reste selon nous son incapacité à capturer le flux parvenant à elle via l'entrée HDMI. Une prise qui ne servira donc qu'à faire transiter le flux d'une box ADSL pour regarder vos programmes habituels, éventuellement en utilisant la fonction PiP, unique plus-value du boîtier de Sony. Et si l'intégration de cette fonction est relativement acceptable, notamment via les réglages de positionnement et les deux tailles mises à disposition, la réactivité est faible et décourage rapidement un usage ne serait-ce que ponctuel. Le menu « TV » de l'écran d'accueil sera bien vite remplacé par un retour à votre téléviseur, sans passer par la Google TV.

La principale satisfaction durant nos tests ne proviendra pas de l'application AirTight, payante et très limitée (impossible de lire une vidéo présente sur notre iPhone de test), mais plutôt du Media Remote de Sony. Une application gratuite, disponible sur iOS et Android, et qui offre un panel d'actions bien plus large. Vous avez ainsi la possibilité d'utiliser l'écran du smartphone comme télécommande, touchpad, mais surtout d'envoyer du contenu depuis votre téléphone vers le téléviseur. Son, photo, vidéo et même page Web. C'est appréciable, mais cela existe déjà chez certains fabricants de téléviseurs.

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Terminons le tour de cette interface en signalant la présence d'un guide d'assistance particulièrement clair et bien conçu.

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Après avoir passé en revue l'interface du NSZ-GS7 de Sony, sa fonction de recherche et les différentes aptitudes en tant que media center, place maintenant au cœur de l'offre avec les services offerts par cette Google TV 2.0. A commencer par son navigateur.

Chrome sur sa télé

Pas de surprise ici : qui dit Google TV dit Chrome. La proposition du géant de Mountain View : « La puissance de Google Chrome sur n'importe quel téléviseur ». Et il faut dire que l'expérience est en effet satisfaisante. Grâce au processeur double cœur dont est doté le boîtier de Sony, la navigation Web est fluide et surtout, la prise en charge du Flash ne souffre pas des bugs et autres lenteurs constatés sur la Revue de Logitech. On peut se poser la question de l'intérêt d'avoir un navigateur en plein écran sur son téléviseur, mais force est de constater que pour ceux que cela intéresse, le résultat dépasse de loin ce qui existe sur la Freebox v6, par exemple. Des sites comme Clubic.com ou jeuxvideo.fr sont parfaitement affichés. D'autres pages nettement moins fréquentables, notamment pour les moins de 18 ans, le sont tout autant, ce qui pose problème : seul le filtre SafeSearch de Google empêche les mineurs d'accéder au contenu pornographique.

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Le vrai défaut au niveau de l'ergonomie concerne davantage le manque de précision du touchpad que Chrome en lui-même, dont on connaît l'efficacité. Si l'expérience est globalement convaincante, il reste toutefois quelques pistes d'améliorations pour Google. À commencer par la limitation à trois onglets que l'on ne s'explique pas. De même, l'utilisation exclusive du Times comme police par défaut ne nous sied guère. Il est heureusement possible de modifier cet état de fait dans les paramètres du navigateur, mais le choix reste relativement pauvre. Enfin, ne comptez pas installer n'importe quels modules additionnels au navigateur fourni dans cette Google TV : adblock, notamment, n'est pas prévu pour fonctionner sur cette version de Chrome. De même, on peut regretter que Google n'ait pas prévu de lien direct vers les applications majeures de la maison comme Gmail, Maps ou Google Music.

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Youtube

Google n'a en revanche pas fait l'impasse sur Youtube, fort heureusement. Et là encore, si l'interface reste particulièrement austère, elle n'en est pas moins fonctionnelle. Le module de recherche est efficace, la navigation fluide et nous n'avons eu à déplorer aucun problème lors de notre utilisation du service. Le menu regroupe les principales fonctions liées à Youtube, à savoir les vidéos du moment (les plus vues), l'accès à son compte et bien entendu aux nouvelles chaînes introduites par Google au début du mois dernier.

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Reste un problème inhérent à l'utilisation de ce service sur un écran de télévision : une large partie des vidéos ne disposent pas d'une définition suffisante pour rendre le visionnage agréable sur une dalle Full HD.

Le catalogue VoD de Sony et puis ?

En plus du contenu vidéo de Youtube, la Google TV dispose également du catalogue de Sony. Depuis le menu principal, on a ainsi accès au SEN, c'est-à-dire au Sony Entertainment Network. Ce dernier propose pêle-mêle jeux, vidéos à la demande et musique, notamment via ses services à la demande (et donc payants) Video Unlimited et Music Unlimited.

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Sony et Google ont conclu des partenariats commerciaux avec d'autres annonceurs, comme Qooq, Coach Club ou France 24. Certaines « chaînes » comme Les Zouzous (dédiés à un jeune public) ou LifeStyle fonctionnent bien, même si l'intégration est encore une fois sommaire. En revanche, la chaîne AuFeminin n'a jamais voulu se lancer lors de nos tests, et Off TV, une chaîne d'actu musicales, semble souffrir d'un bug qui nous a empêchés de voir autre chose que la première vidéo proposée par le service. Les chaînes d'information 20 Minutes et Euronews sont en revanche plutôt bien intégrées et intelligemment conçues.

Parmi le contenu proposé dans le Sony Entertainment Network, certains fonctionnent plutôt bien, à l'image de la chaîne Euronews.
La chaîne 20 minutes est également tout à fait au point, avec un affichage optimisé, son bandeau qui défile et un contenu mis à jour.
En revanche, impossible sur notre exemplaire de test de faire fonctionner Au Feminin TV, chaque appel du programme se soldant par un message d'erreur.
Le Sony Entertainment Network propose naturellement le Music Unlimited du japonais...
... ainsi que le Video Unlimited, le service de VoD de Sony. L'integration est simple, un peu austère, mais efficace.


Reste que l'offre demeure famélique, et les services de TV de rattrapage, qui aurait tout à fait leur place sur un périphérique comme la Google TV, sont encore une fois aux abonnés absents. Les ayants droit du monde de la télévision se sont en effet concertés pour empêcher Google de diffuser leurs contenus en adoptant, dès 2010, une charte. Celle-ci vise à n'accorder un accord à Google dans les seules conditions que « les surimpressions, incrustations ou apparitions de services, contenus éditoriaux, publicitaires, raccourcis, sollicitations publicitaires ou d'achats ne peuvent être maîtrisés et contrôlés que par le seul éditeur de la chaîne concernée. »

L'objectif de cette charte est clair : éviter de faire entrer le loup dans la bergerie pour que Google ne vienne pas cannibaliser les revenus générés par la rediffusion des contenus. Car Google TV viendrait inévitablement concurrencer les services de vidéo de rattrapage mis en place par des groupes comme TF1 ou M6. Le Pluzz de France Television est ainsi le seul service à être disponible sur Google TV, avec celui de Arte.

Du point de vue du contenu, Google TV propose une offre qui semble plutôt faible dans nos contrées, comparée à ce qui existe sur les box des FAI. Cet réalité perdurera tant que d'autres producteurs de contenu ne se seront pas adaptés à ce nouveau genre de navigation. 20 minutes ou Euronews sont les exemples à suivre et, outre-atlantique, le Washington Post a même été jusqu'à créer un webcast spécialement adapté à la Google TV. Mais en France, Google TV semble devoir s'accommoder de cette faiblesse. Ce qui semble d'ailleurs être le cas : « Nous n'avons pas besoin d'accords avec les chaînes puisque nous sommes une plateforme ouverte et nous donnons accès à tout le Web avec notre navigateur Google Chrome, compatible avec tous les formats vidéo comme Flash et HTML 5 », a déclaré Christian Witt, responsable de la Google TV en Europe.

Le Google Play store

Si le contenu vidéo est donc amoindri de la production des grands groupes de l'audiovisuel français, qu'en est-il du catalogue d'applications disponible sur Google TV ? Là encore, la proposition est selon nous beaucoup trop faible. Car sur les 700 000 applications que compte le Google Play Store, un nombre trop peu important se retrouve sur Google TV.

Impossible notamment de retrouver Facebook ou Instagram sur votre téléviseur, et si Twitter est bel et bien présent, son intégration ne donne clairement pas envie de l'utiliser sous cette forme : avec une timeline de 4 tweets, Google TV fait nettement moins bien qu'un PC, une tablette ou un smartphone. De manière générale, le catalogue d'application de Google n'est pas véritablement adapté à un écran de télévision. Icônes grossiers, images trop compressées ou de qualité trop faible... L'ensemble n'est pas très attrayant.

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Le Play Store à la sauce Google TV offre bien quelques jeux, mais le catalogue est surtout constitué de titres sans grand intérêt. L'icône Angry Birds est ainsi absente du service. Et ce n'est pas l'application MySkreen, un guide qui autorise une recherche parmi les vidéos accessibles en rattrapage ou en VoD, qui fera pencher la balance.

L'offre est faible, et ce pour deux raisons principales. D'une part, un très grand nombre d'applications ne sont pas optimisées pour être utilisées sur grand écran. D'autre part, alors que la validation des applications s'effectue a posteriori sur le Play Store « classique », Google exige une certification avant la mise à disposition des applications destinées à Google TV.

Le menu Applications est tout aussi mal adapté aux grands écrans que l'écran d'accueil du Google Play, avec des visuels de tailles parfois trop réduites ou de définitions trop justes.
Parmi les jeux disponibles sur Google Play, point de Angry Birds...
Parmi les applications les plus intéressantes présentes dans Google TV, notez la présence de Twitter. L'affichage est sommaire, les options peu nombreuses, mais ça fait le job.
L'application Avia est également digne d'intérêt, puisqu'elle permet d'accéder au contenu multimédia (musiques, photos ou vidéos).
Ce contenu peut se trouver sur un stockage interne, un éventuel stockage externe, ou sur le réseau, en utilisant les possibilités de lecteur DLNA du boîtier de Sony.
Notez enfin la très utile fonction d'horloge qui, comble de raffinement, permet d'activer une alarme.
Après une Revue assez catastrophique, Google récidive avec une version 2.0 de son service nettement plus aboutie. Le travail de Sony, notamment au niveau de sa télécommande, l'adoption de composants plus puissants et celle d'Android en version 3.2 y sont pour beaucoup. Pour qui cherche à connecter un téléviseur ancien et dont la box ne possède pas de fonction navigateur, la Google TV de Sony offre une solution décente. Décente seulement.

Car le boîtier de Sony, à trop vouloir se substituer à d'autres appareils, se perd en peu en chemin. Les fonctionnalités media center, notamment, ne sont clairement pas à la hauteur d'autres solutions plus abouties comme les disques durs multimédias, alors que les box de nos FAI proposent un catalogue de vidéos bien plus larges. Finalement, la Google TV fait moins bien que nombre d'appareils dans ces deux domaines, et il n'y a que concernant l'expérience du Web sur son téléviseur où le service s'en sort avec les honneurs. Mais à 200 euros, cela fait cher le navigateur Internet, non ?

Le fait même de proposer un service dans un boîtier séparé de ses téléviseurs n'est-il d'ailleurs pas la preuve d'une certaine prudence de Sony vis à vis du service de Google ? Dans un marché des téléviseurs particulièrement tendu, le constructeur souhaite clairement éviter l'accident industriel subi par Logitech avec sa Revue en n'introduisant pas Google TV au sein de ses téléviseurs, du moins pour le moment. Quel public dans ce cas pour la Google TV ? Les technophiles early-adopters ne se précipiteront probablement pas sur ce produit, encore échaudés par la première version de la Google TV.

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Coincé entre les box (pour le contenu), les consoles (pour les jeux), les boîtiers multimédias (pour l'aspect media center, les tablettes et les smartphones (pour le surf), Google TV n'a finalement selon nous que peu de raisons de connaître un véritable succès en France, où les ayants droit font tout pour lui barrer la route. D'aucuns diront que Google a la puissance financière pour attendre une évolution des usages et s'installer, mais c'est une remarque que nous faisions il y a plusieurs mois à propos des Chrome Book... dont les ventes n'ont pas (encore ?) décollé.

Le seul intérêt de la Google TV ? Elle a le mérite de faire bouger un peu les lignes et de forcer les acteurs historiques du marché télévisuel à innover. Ce qui n'est déjà pas si mal.

Google TV de Sony

4

Les plus

  • La navigation Web via Chrome
  • La télécommande
  • Aucun bruit

Les moins

  • Le catalogue de contenus
  • Un Play Store limité
  • Chauffe
  • Prix trop élevé

Innovation6

Ergonomie7

Fonctionnalités5

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Frédéric Cuvelier
Par Frédéric Cuvelier

Mes domaines de prédilection ? Les ordinateurs portables et les SSD ! Mais de temps à autre, je m'autorise quelques infidélités pour des boîtiers, des alimentations ou des solutions de refroidissement, tests dont je suis particulièrement friand. Je déteste l'expression "Le mieux est l'ennemi du bien" (notamment lorsqu'il s'agit de rendre mon PC silencieux), les livreurs qui arrivent sans bordereau et les coups de pieds de Polo sous le bureau. J'aime réussir mes photos-produit, améliorer les protocoles de test et cocher la case "Public" de notre interface d'édition. Féru de football, je m'essaie également à la photographie à mes heures perdues et ne recule jamais devant une petite partie de poker. Le tout saupoudré de beaucoup, beaucoup de musique.

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