Ce document est aussi l'occasion de prendre connaissance des performances financières de la société. Twitter a réalisé 253,6 millions de dollars sur le premier semestre 2013, ce qui est plus du double que l'année dernière à la même période. Sur l'ensemble de 2012, le chiffre d'affaires de la société, tiré de la publicité, se montait à 316,9 millions de dollars.
D'après le cabinet d'analyse eMarketer, les perspectives d'évolution pour Twitter sont excellentes. Dans une étude publiée en mars, l'institut anticipe un chiffre d'affaires de 950 millions de dollars pour 2014 et de 1,3 milliard de dollars pour 2015. Alors qu'une large part de l'audience s'est déportée sur le mobile - comme sur Facebook - les revenus générés sur ce canal devraient être prometteurs selon eMarketer.
Des recettes doublées en un an
De 114 millions en 2012, ils devraient plus que doubler cette année pour atteindre 309 millions de dollars et 551 millions de dollars en 2014. C'est sur le mobile que Twitter fonde le plus d'espoirs. Twitter a profité des efforts sur mobile de Google et Facebook, qui ont tous deux accru leur offre publicitaire, et ont contribué à convaincre les annonceurs que c'est sur ce canal qu'il fallait se concentrer désormais.
Bien sûr, la société se doit d'avertir les investisseurs des risques planant sur son activité. Dans le prospectus d'offre publique de vente remis à la SEC, Twitter rappelle être extrêmement dépendant de la publicité - à hauteur de 87%, soit le même ordre de grandeur que pour Google et Facebook. Le réseau social précise en outre que les tarifs pratiqués sur sa plateforme sont sur une tendance baissière.
Une position forte sur mobile
Si la comparaison avec Facebook est tentante, rappelons que les deux sociétés évoluent différemment. Lors de son entrée en cotation en 2012, le réseau de Mark Zuckerberg n'offrait aucune perspective de monétisation sur mobile, alors que son audience s'y déplaçait pourtant massivement. Cela avait précipité son cours à la baisse jusqu'à la fin 2012. Dès lors que Facebook a réussi à introduire de la publicité sur mobile et à prouver que cela fonctionnait, le titre est alors reparti durablement à la hausse.
Dans le cas de Twitter, la situation est différente puisque la société a déjà réussi son pari sur mobile, duquel elle tire près de deux tiers de son chiffre d'affaires. Sur ses 218,3 millions d'utilisateurs fin juin, les trois quarts accèdent au service via leur mobile. Reste à savoir comment Twitter justifie sa perte nette enregistrée sur le premier semestre, de 69,3 millions de dollars, contre 49 millions l'année passée.
Il n'est pas improbable que ce trou dans les comptes soit lié aux différents rachats de la société. En février, Twitter s'offrait Bluefin, spécialiste des interactions entre la TV et le « deuxième écran » (tablettes et smartphones). Une acquisition chiffrée à 80 millions de dollars. En septembre, l'américain rachetait enfin MoPub pour près de 350 millions de dollars, un spécialiste de la publicité mobile.
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