Mercredi, la Commission européenne a dévoilé ses ambitions, élevées, pour rentrer dans les clous des objectifs de température fixés par l'accord de Paris, en vigueur depuis le 4 novembre 2016.
Maros Sefcovic, vice-président slovaque de la Commission européenne, a tenu un discours devant l'institution le 28 novembre, durant lequel il a décrit la stratégie à long terme que les pays membres de l'UE doivent mettre en place s'ils souhaitent atteindre le zéro émission nette de gaz à effet de serre en 2050. Selon lui, la transition passera irrémédiablement par les énergies renouvelables, par la décarbonisation de l'industrie et par un passage au transport électrique.
Les catastrophes météorologiques ont coûté 283 milliards d'euros aux pays de l'UE l'an dernier
Selon la Commission, les politiques actuellement mises en place au sein de l'UE permettront de réduire les émissions d'environ 60 % d'ici 2050. C'est bien, mais « cela ne suffit pas » pour Maros Sefcovic, qui pointe du doigt le coût des catastrophes météorologiques de l'année dernière pour la zone (283 milliards d'euros) pour justifier une nouvelle remise en question de l'UE.L'Union européenne se fixe un objectif de 80 % d'énergies renouvelables d'ici 2050, mais le coût est loin d'être dérisoire. La Commission l'estime entre « 175 et 290 milliards d'euros par an ». Les économies réalisées sur les importations de combustibles fossiles, l'efficacité énergétique, les dépenses de santé liées à la pollution de l'air ou l'économie circulaire pourraient cependant financer une partie de cette lourde charge.
L'UE compte sur des financements publics, privés ainsi que sur les banques
Pour rendre cet objectif réalisable, les importations de combustibles fossiles devront notamment être ramenées de 55 à 20 %, ce qui permettra d'économiser quelque 2 000 milliards d'euros après 2030. L'UE fait le choix d'investir dans des technologies modernes et une industrie plus propre, pour à la fois créer des emplois locaux sur le continent et cesser de payer des pays tiers fournisseurs d'énergie fossile. La Commission compte, outre le secteur public, sur des partenaires privés et incite le système financier à contribuer.Pour tenter de convaincre l'opinion, l'UE affirme que le PIB de la zone a augmenté de 58 % depuis 1990 tout en diminuant la consommation d'énergie de 2 % et les émissions de gaz à effet de serre de 22 %. « Nous devons agir », a conclu Maros Sefcovic. Tentant, sur le papier. Le problème, c'est que de la théorie et du débat, à la pratique et à la réalité, la frontière est parfois difficilement franchissable.