Le gaming disorder serait cependant assez marginal et ne se mesurerait pas forcément aux nombres d'heures passées à jouer.
Perte de contrôle du jeu
Dix-huit ans qu'elle n'avait pas été mise à jour. Le jeudi 14 juin 2018, dans la dernière révision de sa classification internationale des maladies (CIM-11), l'OMS, l'agence de l'ONU en charge de la Santé, a fait entrer le gaming compulsif dans la catégorie des addictions pouvant altérer la santé mentale. Une décision qui conforte certains parents inquiets du comportement de leurs enfants mais qui risque aussi, comme le craignent certains, de stigmatiser les joueurs.L'OMS justifie son choix en s'appuyant sur un certain nombre d'études scientifiques menées depuis trente ans, notamment auprès de joueurs asiatiques. Le gaming disorder se caractérise, selon l'OMS, par une perte de contrôle du jeu, une priorité croissante accordée à ce dernier par rapport à d'autres activités, au point de prendre le pas sur d'autres centres d'intérêt.
Thérapies et médicaments
Les études suggèrent ainsi que le jeu vidéo provoque, dans le cerveau, des réponses qui engagent les notions de plaisir et de récompense. Chez certains joueurs, l'addiction peut devenir comparable, sur le plan neurologique, à certaines substances comme les drogues. Un mécanisme assez semblable à l'addiction aux jeux d'argent, eux aussi reconnus comme une addiction par l'OMS, à la différence que l'argent est remplacé, dans les jeux vidéo, par les points.En guise de traitement, l'OMS préconise en priorité les thérapies psychologiques mais n'exclut pas le recours aux médicaments. L'agence de l'ONU estime toutefois que le gaming disorder reste marginal : 3% des joueurs auraient une pratique addictive et 1% verraient cette addiction combinée (voire déclenchée) à/par d'autres pathologies comme la dépression, des troubles bipolaires ou autistiques. L'OMS ajoute enfin que l'addiction ne se manifeste pas automatiquement, passé un certain nombre d'heures paddle en main...