Environ un an avant son décollage pour la plus grande des deux lunes de Mars, le petit véhicule franco-allemand a officiellement été nommé IDEFIX au Salon du Bourget ! La mission japonaise MMX, relativement méconnue du grand public pour l’instant, ne manque pas d’ambition…
Pour les équipes, le lancement marquera la fin d’une impressionnante course contre la montre !
Le décompte, c’est pour bientôt
Bientôt, il ne s’agira plus que de semaines, puis de jours. Les derniers tests du petit rover de la mission MMX ont lieu actuellement à Toulouse. Compatibilité électromagnétique, tests de communication entre la sonde principale et le petit véhicule franco-allemand, essais de « largage » simulés grâce au système MECSS (Mechanical and Electrical Connection and Support System, développé en Allemagne), l’été toulousain promet encore de longues heures de travail aux ingénieurs, chercheurs et techniciens qui s’occupent de ce joli petit robot de 41,5 centimètres de haut, 25 kilos sur la balance… et qui a désormais un nom !
Les responsables du CNES, de la JAXA japonaise et du DLR allemand ont signé un accord tripartite lors du Salon du Bourget il y a quelques jours, et ont baptisé à cette occasion le petit véhicule franco-allemand, qui s’appelle donc IDEFIX (pour une fois tout de même, ce n’est pas un acronyme).
Un rover qui a du chien
IDEFIX, qui a reçu son nom après un accord avec les éditions Albert-René, n’est pas qu’une référence au courageux petit chien qui accompagne les deux Gaulois les plus célèbres du monde dans leurs aventures. Le tout premier satellite français s’appelait également Astérix ! Une aventure réussie qui, tous ceux qui ont participé au projet l’espèrent, apportera un peu de chance supplémentaire !
Il y en aura peut-être besoin. Car MMX (Martian Moons Exploration), mission japonaise qui décollera l’an prochain, est particulièrement ambitieuse. Elle rejoindra le système martien en quelques mois, avant de se poster tout près de Phobos (ou en orbite autour de celle-ci) pour une cartographie précise et une étude de sa surface jusqu'à 2026. Puis, en février 2027, la mission MMX descendra déposer le rover IDEFIX à la surface, pour une durée de 100 jours de fonctionnement.
La fameuse campagne des cent jours
Cent jours, c’est beaucoup dans un environnement inconnu, avec des variations quotidiennes de 200 °C entre ombre et soleil, quand ses roues ne peuvent propulser ce petit véhicule qu’à… un millimètre par seconde, soit tout de même 3.6 mètres chaque heure pour sa pointe de vitesse. Ridicule ? Pas du tout : s’il va plus vite et transmet trop d’énergie à ses roues, IDEFIX pourrait bien s’envoler, la force de gravité qui le retiendra sur la surface étant vraiment minuscule. Pour qu’il puisse rouler, il faudra donc de la patience. Mais le plus important est bien qu’il progresse à la surface !
L’agence japonaise comptera sur les résultats d’IDEFIX pour prélever un échantillon de Phobos, lequel sera placé dans une capsule de retour et rapatrié sur Terre plus tard dans sa mission, après plusieurs années et une visite prolongée près de Deimos, l’autre lune (plus petite) de Mars.
Une véritable odyssée pour la sonde japonaise, dont la mission a été inspirée par les succès des aventures du pays avec les astéroïdes (Hayabusa 1 et 2). Quant aux petits véhicules franco-allemands, c’est là aussi une grande tradition : Philae sur la comète Tchouri, Mascot sur l’astéroïde Ryugu… et bientôt IDEFIX sur Phobos ! Allez, viens-là, IDEFIX !
Source : presse.cnes.fr