Cinq nouvelles entreprises pour emmener du matériel sur la Lune

Eric Bottlaender
Par Eric Bottlaender, Spécialiste espace.
Publié le 19 novembre 2019 à 15h26
Blue Moon CLPS
L'atterrisseur Blue Moon de Blue Origin

Pour que la NASA puisse envoyer ses expériences sur la Lune dans la prochaine décennie, l'agence s'appuie sur un partenariat public-privé, le CLPS (Commercial Lunar Payload Services). Cinq nouvelles entreprises ont été acceptées dans les accords, dont SpaceX et Blue Origin.

La Lune et encore la Lune. Défini comme étant l'objectif principal des années à venir pour la NASA, cette dernière se prépare non seulement à y envoyer ses astronautes, avec le programme Artemis, mais aussi à y débarquer du matériel : instruments de mesures et d'expériences pour mieux comprendre le terrain, petits robots pour explorer les environs et matériel « lourd », permettant éventuellement d'installer des astronautes à la surface pour des séjours excédant les quelques jours des missions Apollo - qui fêtent par ailleurs leurs 50 ans.

En novembre 2018 la NASA avait déjà sélectionné neuf entreprises pour passer, au besoin, des contrats « tout compris » vers la Lune. En mai 2019 l'agence spatiale signait des collaborations avec trois d'entre elles afin d'emmener ses expériences sur le satellite (l'une des trois, OrbitBeyond a toutefois fini par renoncer au contrat faute de pouvoir l'honorer). Pour ce second round, la NASA a cherché à s'entourer de partenaires lui permettant de déployer plus encore la gamme d'options possibles pour ses charges utiles lunaires, dont certaines pourraient peser plusieurs tonnes. Les sélectionnés sont SpaceX, Blue Origin, Sierra Nevada, Ceres Robotics et Tyvak Nanosatellites Systems.


Envoyer du lourd

La sélection des deux entreprises emblématiques du « NewSpace », SpaceX et Blue Origin, témoigne à priori du fait que la NASA souhaite transporter des charges utiles très lourdes vers la surface lunaire. En effet l'atterrisseur Blue Moon (également proposé en consortium pour le programme lunaire habité Artemis) est susceptible d'y apporter plusieurs robots, de passer les deux semaines de nuit sur place, et de supporter une grande capacité de cargo, même si l'entreprise se refuse à partager des chiffres précis.

Tout l'inverse de SpaceX d'ailleurs, dont la directrice opérationnelle Gwynne Shotwell a commenté hier soir la décision de la NASA. Ravie de cette sélection, elle a annoncé que le vaisseau Starship pourrait acheminer jusqu'à 100 tonnes de charges utiles sur la Lune, et ce dès 2022, ajoutant que cela serait une « belle étape » avant d'y envoyer des gens.

Starship CLPS
Le Starship de SpaceX dans une configuration lunaire

Très gros, et très petit

Prenant le contre-pied de SpaceX, les responsables de Sierra Nevada, Ceres Robotics et Tyvak Nanosatellites Systems ont tous les trois rappelé les atouts de leurs entreprises pour envoyer de petites charges jusqu'à la surface lunaire.

Au-delà de ces annonces, on pourra remarquer que la NASA s'est offerte, avec le CLPS, un magnifique outil pour s'éviter des appels d'offre à répétition, groupant les envois lunaires sous un même chapitre : l'agence peut sélectionner à volonté l'une des 14 options à sa disposition pour envoyer du cargo sur la Lune (à condition de faire attention à son budget). Notons au passage que le dernier atterrissage en douceur de la NASA sur la Lune date de 1972 (avec Apollo 17).

Source : NASA
Eric Bottlaender
Spécialiste espace
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Commentaires (2)
Matrix-7000

Que ferons-nous des déchets sur la Lune? Nous ne sommes pas capable de les gérer sur Terre, alors sur la Lune…

Blackalf

Ils y resteront, comme tous ceux laissés par les missions précédentes…

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