Après un nouveau décollage réussi samedi 21 mars à 18h06 (heure de Paris), la constellation de communication OneWeb a gagné 34 satellites.
Une réussite, mais qui ne fait pas retomber la pression sur l'opérateur.
En route pour l'orbite
De six satellites en orbite l'année dernière, la constellation OneWeb, qui a pour ambition de « connecter le monde » est déjà passée à 74 unités cette année. Un lanceur Soyouz 2.1A a en effet décollé samedi 21 mars à 18h06 de Baïkonour pour livrer un nouveau lot de 34 satellites en orbite basse à moins de 450 km d'altitude.Une mission longue qui nécessitait la précision de l'étage supérieur Fregat, et pour laquelle les satellites ont été éjectés en groupes de deux ou quatre satellites en 3 heures et 45 minutes. C'est le quatrième succès de l'année pour Arianespace, qui commercialisait le vol avec sa filiale Starsem, tandis que l'agence spatiale russe Roscosmos opérait le lanceur.
Les agences spatiales à l'heure de la pandémie
74 sur 648... Au moins
Chaque satellite OneWeb pèse 145 kg environ, et les unités sont toutes identiques. Celles-ci vont réaliser plusieurs mois de trajet pour se rendre à leur altitude opérationnelle de 1 180 km d'altitude, grâce à leur propulsion électrique au xénon, avant d'être testées et placées précisément en maillons de la constellation de communication.Elles rejoindront ainsi les 34 satellites qui ont décollé de Baïkonour le 6 février dernier et qui sont aussi en transit. Le déploiement se poursuivra de cette façon durant deux ans jusqu'à la fin 2021, quand la constellation OneWeb comptera, si tout se déroule comme prévu, 648 satellites, pour une couverture globale et haut débit. L'entreprise a dévoilé, avant le tir, plusieurs clips promotionnels illustrant sa volonté de connecter les régions les plus isolées de la planète, qui n'ont pas encore l'accès au réseau mondial.
OneWeb dans le rouge ?
Selon un article de Bloomberg paru la semaine dernière, OneWeb serait pourtant dans une situation délicate, prête à se placer en situation de faillite le temps de lever des fonds nécessaires pour poursuivre le déploiement de la constellation en attendant de générer des revenus. Si l'entreprise ne confirme pas, la banque d'investissement SoftBank (l'un des investisseurs de OneWeb) va céder près de 40 milliards d'euros d'actifs pour redresser ses finances. La situation est à surveiller de près, car OneWeb va devoir encore débourser beaucoup d'argent pour le déploiement de sa constellation : l'usine de satellites en Floride tourne à plein régime, tandis que les lancements et les installations d'antennes au sol continuent. Le prochain décollage est pour l'instant prévu en avril depuis le site de Vostotchnyi dans l'Est de la Russie.Si le modèle économique n'est pas tout à fait le même, l'autre opérateur qui prépare une « super constellation » en orbite basse, SpaceX, dispose depuis la semaine dernière de 359 satellites Starlink en orbite. Un chiffre plus élevé que ce que compte son concurrent, mais qui comprend également une majorité d'unités en transit vers leur orbite opérationnelle. Les défis sont comparables...
Source : Arianespace