OneWeb opère maintenant 74 satellites en orbite

Eric Bottlaender
Par Eric Bottlaender, Spécialiste espace.
Publié le 23 mars 2020 à 14h00
OneWeb tir 3
Le lanceur Soyouz décolle de Baïkonour. Crédits Roscosmos

Après un nouveau décollage réussi samedi 21 mars à 18h06 (heure de Paris), la constellation de communication OneWeb a gagné 34 satellites.

Une réussite, mais qui ne fait pas retomber la pression sur l'opérateur.

En route pour l'orbite

De six satellites en orbite l'année dernière, la constellation OneWeb, qui a pour ambition de « connecter le monde » est déjà passée à 74 unités cette année. Un lanceur Soyouz 2.1A a en effet décollé samedi 21 mars à 18h06 de Baïkonour pour livrer un nouveau lot de 34 satellites en orbite basse à moins de 450 km d'altitude.

Une mission longue qui nécessitait la précision de l'étage supérieur Fregat, et pour laquelle les satellites ont été éjectés en groupes de deux ou quatre satellites en 3 heures et 45 minutes. C'est le quatrième succès de l'année pour Arianespace, qui commercialisait le vol avec sa filiale Starsem, tandis que l'agence spatiale russe Roscosmos opérait le lanceur.


74 sur 648... Au moins

Chaque satellite OneWeb pèse 145 kg environ, et les unités sont toutes identiques. Celles-ci vont réaliser plusieurs mois de trajet pour se rendre à leur altitude opérationnelle de 1 180 km d'altitude, grâce à leur propulsion électrique au xénon, avant d'être testées et placées précisément en maillons de la constellation de communication.

Elles rejoindront ainsi les 34 satellites qui ont décollé de Baïkonour le 6 février dernier et qui sont aussi en transit. Le déploiement se poursuivra de cette façon durant deux ans jusqu'à la fin 2021, quand la constellation OneWeb comptera, si tout se déroule comme prévu, 648 satellites, pour une couverture globale et haut débit. L'entreprise a dévoilé, avant le tir, plusieurs clips promotionnels illustrant sa volonté de connecter les régions les plus isolées de la planète, qui n'ont pas encore l'accès au réseau mondial.

OneWeb dans le rouge ?

Selon un article de Bloomberg paru la semaine dernière, OneWeb serait pourtant dans une situation délicate, prête à se placer en situation de faillite le temps de lever des fonds nécessaires pour poursuivre le déploiement de la constellation en attendant de générer des revenus. Si l'entreprise ne confirme pas, la banque d'investissement SoftBank (l'un des investisseurs de OneWeb) va céder près de 40 milliards d'euros d'actifs pour redresser ses finances. La situation est à surveiller de près, car OneWeb va devoir encore débourser beaucoup d'argent pour le déploiement de sa constellation : l'usine de satellites en Floride tourne à plein régime, tandis que les lancements et les installations d'antennes au sol continuent. Le prochain décollage est pour l'instant prévu en avril depuis le site de Vostotchnyi dans l'Est de la Russie.

Si le modèle économique n'est pas tout à fait le même, l'autre opérateur qui prépare une « super constellation » en orbite basse, SpaceX, dispose depuis la semaine dernière de 359 satellites Starlink en orbite. Un chiffre plus élevé que ce que compte son concurrent, mais qui comprend également une majorité d'unités en transit vers leur orbite opérationnelle. Les défis sont comparables...

Source : Arianespace
Eric Bottlaender
Par Eric Bottlaender
Spécialiste espace

Je suis un "space writer" ! Ingénieur et spécialisé espace, j'écris et je partage ma passion de l'exploration spatiale depuis 2014 (articles, presse papier, CNES, bouquins). N'hésitez pas à me poser vos questions !

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Commentaires (10)
rexxie

Les défis sont comparables… ? Sûrement pas au niveau finance. SpaceX utilise ses propres fusées, qui en plus peuvent être utilisées plusieurs fois.
De plus, si OneWeb peut en envoyer 34 par lancement, SpaceX en envoie déjà 60 avec Falcon 9, et dans la nouvelle fusée StarShip, en enverra +400 à la fois!

Je crois qu’aucun groupe pourra compétitionner avec ça dans un avenir prévisible.

ebottlaender

C’est oublier que la constellation de OneWeb sera complète si elle atteint 648 satellites.
Celle de Starlink en prévoit 12000 pour être complète et globale (et entre 400 et 600 pour une couverture initiale de test à certaines latitudes)

rexxie

Ça donne quoi d’avoir besoin de moins de satellites s’ ils ne peuvent plus en envoyer?
Dans quelques mois la constellation de SpaceX sera fonctionnelle et commencera à engranger les profits revenus (corrigé merci).
Combien ça en prendrait pour OneWeb?

Mon opinion est que OneWeb est moribond à moins d’un miracle qui est encore moins probable en cette période de crise.

ebottlaender

C’est écrit dans l’article pour OneWeb, fin 2021 pour la constellation complète.
SpaceX ne sera pas en mesure de mettre en orbite 11600 satellites d’ici « quelques mois », sa constellation ne sera donc pas complète.
Par contre comme je l’écris, il y aura une couverture initiale de test (bas débit, coupures, etc à prévoir) à certaines latitudes, quand environ 400 à 600 starlink seront arrivés sur la bonne orbite.

rexxie

Vous savez lire les nuances? Je n’ai jamais dit « complète », j’ai dit « fonctionnelle ».

Et pour la dernière fois, en toute bonne foi que j’espère réciproque, si OneWeb n’a plus de moyens financiers, toute spéculation devient sans objet.

ebottlaender

Ah, quitte à m’accuser de ne pas savoir lire, utilisez donc les bonnes nuances, vous écrivez du coup fonctionnelle (et en effet pas complète, celle là est donc pour moi), mais notez à côté que ça va générer des profits : le bon mot ici c’est revenus (les profits commencent quand les revenus supplantent les coûts).

A présent que vous aurez compris qu’on peut tous s’accuser de ne pas savoir lire ou écrire les nuances, en effet toute spéculation est sans objet si OneWeb n’a plus de moyens. C’est le cas aussi pour SpaceX, notez bien. Pour en revenir au premier commentaire, les défis des deux constellations sont toujours totalement comparables.

illuminati

Les satellites de SpaceX coûtent 3 fois moins cher à produire et offrent 2 fois la bande passante. Et SpaceX produit lui-même ses satellites au lieu de faire appel à un partenaire comme le fait OneWeb (Airbus), ce qui diminue davantage les coûts. Et en parlant de coûts, ceux de mise en orbite ne se comparent pas. Encore un avantage de SpaceX. SpaceX va écraser OneWeb, c’est une certitude.

OneWeb deviendra un fournisseur de niche… avant de fermer ses portes.

Le_Prophete

Il ne suffit pas d’etre opérationnel pour dégager des profits. Il va falloir énormément de clients à Starlink pour l’être et il ne faut pas rêver ça ne se fera pas rapidement surement pas en questions mois. S’ils sont rentable en quelques années ce sera déja un miracle. On risque fort d’avoir le meme modèle que Tesla qui cumule les pertes années après années. Et pour le fait d’utiliser ses propres fusées c’est croire naivement que cela ne leur coute rien, ce qui est absolument faux.
Pour Oneweb il y a moins de sat mais ils sont plus puissant, avec une plus grade bande passante, donc je pense que c’est la meilleur stratégie, plus puissante, plus rapidement opérationnelle, moins de lancements donc moins couteux, cela dit Oneweb a clairement dit qu’ils visaient le marché pro.

De plus une constellation de 648 sat c’est plus facile à gérer que 12.0000 ou 42.000 sat car une fois tous placé Starlink devra penser immédiatement au renouvellement de sa flotte et ce sera une dépense perpétuelle. Quand au Starship pour le moment il est loin d’etre opérationnel, à part exploser au sol à tout bout de champ.

Le_Prophete

C’est faux, la BA des Oneweb est bien meilleure que celle des Starlink

trollkien

Etant donné que notre ciel n’a pas vraiment de frontière, il aurait été vraiment plus judicieux de créer un « conglomérat international » pour créer un maillage réseau satellite performant et intelligent, pour le bien de tous, plutot que plusieurs grosses sociétés (américaines) s’octroient le droit de polluer le ciel, et ce en dépit du bon sens (car faire plusieurs couches de constellations de mini satellites dont le but final est peu ou prou le meme, c’est même de la bêtise capitaliste)…

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