Découverte en août dernier, la comète 2i/Borisov est en chemin pour quitter notre Système Solaire. Mais surprise, les dernières observations du télescope Hubble laissent penser qu'elle s'est brisée en deux.
Une comète, deux comètes...
Quelques indices avaient déjà été relevés il y a quelques semaines par des astronomes polonais : deux fois le mois dernier, la comète interstellaire 2i/Borisov est apparue plus brillante que les valeurs attendues. Un phénomène cohérent avec un événement tel qu'une rupture du noyau. Ce dernier est en effet passé à 300 millions de kilomètres du Soleil, le 6 décembre.Avec sa vitesse folle de 150 000 km/h, la comète n'a pas vocation à rester dans le Système Solaire, elle va donc repartir comme elle est venue... Ou pas tout à fait. Car ce réchauffement n'est pas sans conséquences sur le noyau d'une comète, essentiellement constitué de glace. Qu'elle soit issue d'un autre système stellaire n'y change rien. Comme beaucoup d'autres avant elle, 2i/Borisov se serait donc scindée en deux.
Merci Hubble
C'est le télescope orbital Hubble qui a fait l'observation la plus probante du phénomène pour le moment. De fait, la période est loin d'être idéale pour suivre un événement astronomique aussi précis : une majorité des grands télescopes au sol (comme ceux de l'ESO au Chili) sont, comme le reste du monde, impactés par la crise liée au coronavirus ou aux mesures de confinement qui l'accompagnent.Une équipe d'astronomes menée par David Jewitt (UCLA, Californie) a analysé une suite de prises de vue de Hubble et constaté que le 23 mars, la comète présentait un profil « habituel » en termes de lumière réfléchie... Un gros contraste avec les mesures du 30 mars, montrant deux cœurs distincts pour 2i/Borisov, qui pourraient à l'échelle du cliché être déjà séparés de près de 180 km l'un de l'autre.
Vite, vite...
Ce n'est pas la première fois qu'une comète se rompt, mais c'est une superbe occasion pour les observateurs terrestres : le deuxième objet interstellaire que nous arrivons à détecter tient toutes ses promesses ! 2i/Borisov pourra encore être étudiée jusqu'au mois de septembre environ, après quoi la comète (ou ce qu'il en reste) sera trop lointaine.Mais d'ici là, les observatoires devraient faire des pieds et des mains pour détecter les morceaux de noyau. Avec des méthodes d'analyse du spectre lumineux réfléchi, les chercheurs pourront par exemple en apprendre beaucoup plus sur la composition de la comète.
Source : Science Alert