Navya : vous pourrez circuler en navette autonome dès le mois prochain

Romain Heuillard
Publié le 01 octobre 2015 à 11h40
Le Navya Arma est un nouveau minibus autonome, français, qui présente l'intérêt de ne pas être qu'un prototype et qui entrera en service ces prochaines semaines et ces prochains mois.

En « avant-première mondiale » et à la veille du congrès international des systèmes de transport intelligents (l'ITS), la jeune société française Navya a présenté aujourd'hui l'Arma, qu'il présente comme le « premier véhicule de série 100 % autonome, 100 % électrique, 100 % français ».

Le président du constructeur, Christophe Sapet, autrefois cofondateur d'Infogrames et d'Infonie, nous présente les grandes lignes de la Navya Arma dans la vidéo ci-contre :


Un minibus autonome pour les trajets du quotidien

Comme nous l'a expliqué Pascal Lecuyot, chef de projet recherche et développement, le Navya Arma est techniquement comparable à la voiture autonome de Google. Il s'en distingue néanmoins à deux titres. Premièrement il n'est pas une voiture individuelle mais un minibus de quinze places. Et surtout ce n'est pas seulement un prototype, c'est un véhicule de série, dont les premiers exemplaires seront livrés mi-novembre.

Il assurera donc très prochainement le transport de personnes sur des sites fermés, tels que dans l'enceinte d'un aéroport, d'un hôpital, d'un campus ou d'un site industriel. Le carnet de commande de Navya compte dès à présent dix véhicules, puis le constructeur compte en vendre une centaine l'année prochaine.

Mais l'Arma a aussi et surtout vocation à circuler sur route ouverte, pour assurer les premiers et les derniers kilomètres des trajets quotidiens, en complément des moyens de transport existants. Il en est capable techniquement, mais la législation ne devrait le lui permettre qu'à partir de 2020.

Il s'inscrit quoi qu'il en soit dans une démarche écologique, puisqu'il est électrique (du moins à terme, puisqu'à ce jour en Europe il roule majoritairement au charbon et à l'uranium). Il répond aussi à une problématique économique : sans conducteur, il fonctionne 24 h/24 et coûte 30 % de moins. Même s'il est vendu à partir de 160 000 euros, son constructeur estime ainsi qu'il est vite amorti.

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Une batterie de capteurs et un logiciel pointu

Comme tous les véhicules autonomes, celui-ci repose sur deux piliers principaux, ainsi que sur un troisième pour les situations exceptionnelles.

Le premier est la perception, qui repose sur cinq types de capteurs : de chaque côté du véhicule, qui est symétrique et peut circuler indifféremment dans un sens ou dans l'autre, on trouve 3 lidars, une paire de caméras en stéréovision, complétés par de la géolocalisation (GPS et consorts), de l'odométrie (mesure des distances parcourues) et de l'inertie.

Le deuxième est la navigation. Le véhicule suit un itinéraire dans un environnement pré-cartographié, avec une précision de l'ordre du centimètre. Il analyse la scène pour détecter les objets mouvants (véhicules, piétons...), les obstacles statiques (travaux...), la signalisation (feux tricolores...), et prendre des décisions en fonction. S'il se retrouve dans une situation dans laquelle il n'a pas de solution, le troisième pilier entre en scène : le véhicule appelle un centre de supervision, duquel un humain ne prend pas le contrôle manuel mais autorisera l'appareil à déroger à certaines règles, par exemple à franchir une ligne blanche pour dépasser un véhicule en panne.

8 h de circulation à 25 km/h

Concluons avec les caractéristiques techniques du véhicule. Le Navya Arma mesure 4,75 m en longueur, 2 m en largeur et 2,5 m en hauteur. Il peut accueillir 15 passagers, dont 11 assis. Avec un moteur électrique sur chacun des deux essieux directifs, il produit une puissance nominale de 15 kW (20 ch), et de 25 kW en pointe (33 ch), pour une vitesse de croisière de 25 km/h et une vitesse maximale de 45 km/h.

Ses 16 kWh de batterie de série offrent une autonomie maximale de 8 h et se rechargent par induction en environ 4 h. Il peut embarquer en option un maximum de 64 kWh.

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Romain Heuillard
Par Romain Heuillard

C'est vers l'âge de 12 ans, lorsque j'ai reçu mon premier ordinateur (un Pentium 100), que j'ai décidé d'abandonner ma prometteuse carrière de constructeur de Lego pour me consacrer pleinement à ma nouvelle passion pour l'informatique. Depuis je me suis aussi passionné pour l'imagerie en général et pour la photo en particulier, mais je reste fan de sujets aussi obscurs que les procédés de fabrication de composants électroniques ou les microarchitectures de processeurs, que l'infiniment grand et l'infiniment petit. Je suis enfin foncièrement anti-DRM et pro-standards ouverts.

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