L'entreprise publique y répond en partie lorsqu'elle publie ses statistiques, mais l'AQST, l'Autorité de la Qualité de Service dans les Transports, a décidé d'y voir plus clair.
Compter comme retard tout retard supérieur à 5 minutes
La SNCF a son propre mode de calcul pour annoncer la ponctualité de ses trains. Ne sont considérés en retard que : les trains qui ont plus de 5 minutes de retard lorsque le trajet est inférieur à 1h30, ceux qui ont plus de 10 minutes de retard lorsque le trajet est compris entre 1h30 et 3h, ceux qui ont plus de 15 minutes de retard lorsque le trajet est supérieur à 3h. Ainsi faisant, la SNCF peut afficher un taux de ponctualité de 90 %.L'AQST n'est pas du même avis. L'autorité, qui dépend du ministère du Développement durable, a refait les calculs en prenant une donnée simple : ont été considérés comme étant en retard tous les trains étant arrivés 5 minutes après leur horaire, quelle que soit la durée du trajet. L'AQST arrive ainsi à un taux de ponctualité de 80,3 % qui peut être comparé avec celui de nos voisins : il est meilleur qu'en Allemagne (74,1%) et qu'en Italie (74,5%) mais moins bon qu'en Espagne (92,7%) ou qu'au Japon, où 98 % des trains sont à l'heure.
Des milliards de minutes perdues chaque année
L'AQST a également calculé le temps que les Français perdent, chaque année, à cause des retards de la SNCF : cumulés, ces retards sont équivalents à 2 milliards de minutes par an. En années, cela représente 3 800 ans.De tels retards coûtent en outre très cher aux Français : selon l'AQST le manque à gagner pour la France est de l'ordre de 1,5 milliard d'euros par an.