© Matthieu Legouge pour Clubic
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Le marché des écrans PC affiche un choix pléthorique de références en tout genre. Malgré cela, le sillon se limite amplement lorsque l’on affine nos exigences et critères, notamment s’il s’agit de dégoter un écran 4K capable de répondre à des besoins professionnels.

C’est ce que propose Samsung avec sa gamme ViewFinity et ses deux écrans S80P, décliné en variantes de 27 et 32 pouces, dont la particularité et l’évolution majeure se concentrent sur le traitement antireflet. Ils sont, en effet, les premiers écrans PC à être certifiés par Underwriter Laboratories d’après des standards élevés.

Les plus
  • Traitement antireflet ultra-efficace
  • Affichage 4K fin et détaillé
  • Gain notable de dynamisme en HDR
  • USB-C avec Power Delivery
Les moins
  • Manque de précision sur la colorimétrie
  • Uniformité de notre exemplaire de test
  • Construction « bon marché »

Le ViewFinity S8 est donc un écran un peu différent des autres. Hormis ses spécifications techniques qui le rendent adapté à un public orienté professionnel, ce moniteur se distingue avant tout par les avancées qu’il offre (sur le papier) en matière de confort visuel et d’affichage, notamment en faisant la promesse d’un environnement de travail sans distraction, et ce, sans avoir besoin de casquette antireflet. Autant de choses qu’il convient de vérifier en conditions réelles afin de voir si ce ViewFinity S8 est à la hauteur des attentes.

Prix et disponibilité

Lancés en aout 2022, les moniteurs ViewFInity S8 sont commercialisés aux tarifs de 549 € pour le modèle de 27 pouces (référence LS27B800PXUXEN) et 799 € pour celui de 32 pouces (référence LS32B800PXUXEN) qui fait aujourd’hui l’objet de notre test. La différence entre les deux moniteurs, hormis la diagonale, se trouve principalement au niveau de la certification HDR. Le premier s’affiche avec la certification VESA DisplayHDR 400 et VESA DisplayHDR 600 pour le second.

Notons enfin que Samsung a annoncé ses ViewFinity S9 lors du CES 2023. L’évolution est relativement importante puisque le constructeur coréen propose désormais une définition 5K (5 120 x 2 880 pixels) sur 27 pouces qui compte bien venir concurrencer l’UltraFine 27MD5KL-B, l’écran 5K de LG qui cible notamment les propriétaires de Mac Studio, Mac Pro et autre MacBook Air d’Apple.

Toutes les mesures réalisées dans le cadre de ce test ont été enregistrées avec le logiciel CalMAN Ultimate, une sonde X-Rite i1 Display Pro Plus et un boîtier de mesure d'Input Lag Leo Bodnar.

A découvrir
Comment testons-nous les écrans PC chez Clubic ?

12 août 2024 à 17h15

Labo

Fiche technique Samsung ViewFinity S8 - S32B800PXU

Résumé
Taille d'écran32m
Résolution3840 x 2160 px
Format d'écran16/9
Type de dalleIPS
Technologie d'affichageAnti-lumière bleue, Flicker-Free
HDRVESA DisplayHDR 600
Fréquence de rafraîchissement60Hz
Temps de réponse5ms
Type d'écranQLED
Affichage
Taille d'écran32m
Résolution3840 x 2160 px
Format d'écran16/9
Type de dalleIPS
Dalle mate antirefletOui
Technologie d'affichageAnti-lumière bleue, Flicker-Free
HDRVESA DisplayHDR 600
Luminosité350 cd/m²
Contraste1000:1
Profondeur de couleur8 bit + FRC
Fréquence de rafraîchissement60Hz
Temps de réponse5ms
Écran
Type d'écranQLED
Écran largeNon
Écran incurvéNon
Sans borduresNon
Compatible 3DNon
Écran tactileNon
Ergonomie
Angle d'inclinaison avant+25°
Angle d'inclinaison arrière-2°
Écran pivotableOui
Pied réglable en hauteurOui
Pied amovibleOui
Fixation VESA100 x 100 mm
Connectique
Entrées vidéoHDMI 2.0b, DisplayPort 1.4
Sorties audioPrise casque Jack 3.5mm
Connecteur(s) additionnelsUSB 3.0 x3
Caractéristiques physiques
Largeur716.1mm
Hauteur580.4mm
Profondeur211.4mm
Largeur (sans pied)716.1m
Hauteur (sans pied)424.7m
Profondeur (sans pied)41.3m
Poids7.5kg
Alimentation
Consommation33W
Consommation en veille0.5W
Alimentation interneOui

Design et ergonomie

Autant l’énoncer d’entrée : malgré son prix élevé, le ViewFinity S8 reste un moniteur très simple en matière de design, et qui ne sonne pas franchement premium dans sa construction. Outre les plastiques qui paraissent bon marché, cet écran est livré avec un pied qui ne nous a pas donné une très bonne impression durant notre période de test. L’écran est stable, c’est le principal me direz-vous, mais au prix demandé on s’attendait à quelque chose d’un peu plus qualitatif.

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Au final, le support ne s’avère pas très pratique lorsqu’il s’agit de manipuler l’écran, pour le passer en mode portrait par exemple. Dans l’ensemble, tout cela tient la route, mais on ressent le manque d’ambition de Samsung et sans doute la volonté de faire quelques économies, dans le design de ce moniteur.

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Pour le reste, il n’y a pas de quoi se plaindre. L’écran est fin et le pied n’occupe que peu d’espace en profondeur et en largeur, un bon point, car sur certains bureaux un pied encombrant peut vite s’avérer contre-productif en occupant trop d’espace.

La face avant fait quant à elle plaisir à voir et contraste clairement avec le design global du moniteur. Les bordures très fines laissent place à l’image, une chose qui peut être vue comme indispensable lorsqu’il s’agit d’apporter un minimum de confort visuel, sans compter que cela facilite grandement l’installation d’une configuration multi-écrans.

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La connectique

Voilà un bon point supplémentaire : la connectique est très facilement accessible et Samsung a eu la bonne idée de placer son hub USB et la prise mini-jack de manière perpendiculaire à la dalle afin d’y avoir un accès rapide.

On retrouve l’essentiel en matière de connectique pour un écran qui se voit comme un allié dans le quotidien des professionnels. HDMI 2.0 et DisplayPort 1.4 sont bien évidemment de la partie, ainsi qu’un port USB-C capable d’alimenter un appareil jusqu’à 90 W, ou encore un connecteur RJ45. Enfin, le hub USB accueille trois ports USB-A 3.0. En revanche, contrairement à d’autres moniteurs qui en font un atout, le ViewFinity S8 ne propose pas l’affichage sans fil. Précisons à toutes fins utiles qu’il n’est également pas doté de haut-parleur.

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Samsung a prévu un guide-câbles rudimentaire pour garder une installation propre ; néanmoins, le morceau de caoutchouc censé nous y aider a tendance à ne pas rester en place pour un résultat qui, en fin de compte, est peu esthétique.

Ergonomie logicielle et paramétrages

L’OSD du ViewFinity se contrôle via un bouton central, accompagné de quatre flèches directionnelles. On a déjà vu mieux en matière d’ergonomie, en vérité, on distingue assez mal la séparation entre les boutons au touché. Quoi qu’il en soit, l’usage reste simple une fois que l’on s’y fait.

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Le menu de l’OSD est parfaitement clair, avec une section dédiée à l’image, une autre aux améliorations en matière de confort oculaire, suivie par les habituels ajustements de l’OSD et lui-même et un menu de paramétrage où l’on retrouve notamment la possibilité d’activer le local dimming de l’écran, sa fonction Dynamic Brightness, ou encore le mode Eco Saving Plus qui propose différents paliers dans le but d’économiser de l’énergie.

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Qualité d'image

Nous avons choisi le mode d’image « Custom » pour réaliser nos mesures et avons aussi vérifié d’autres modes en activant et désactivant certaines options. Concernant l’HDR, deux modes d’images sont proposés lorsqu’un signal est détecté : HDR Standard et HDR Dynamic. Pour information, les fonctionnalités d'ajustement automatique de la luminosité et de la colorimétrie étaient bien désactivées lors de nos mesures.

Le ViewFinity S8 est équipé d’une dalle IPS assez classique, mais dont les capacités sont supérieures à bon nombre de moniteurs bureautiques, aussi bien en matière de luminosité que de reproduction colorimétrique, et surtout de traitement antireflet, et donc de confort oculaire. Il offre d’excellents angles de vision et n’est pas si mauvais qu’attendu au niveau du contraste grâce à sa fonction de local dimming. Le nombre de zones ne semble pas très grand, mais suffisant pour apporter une profondeur supplémentaire à l’image. Le contraste natif de seulement 1 185:1 n’est pas très étonnant pour un moniteur IPS, il monte toutefois à 2 326:1 une fois que nous activons le local dimming.

La luminosité est bonne en SDR, avec un pic lumineux qui culmine à 332,5 cd/m², suffisant pour la plupart des usages, surtout qu’il est parfaitement épaulé par le traitement antireflet. En revanche, on s’attendait à mieux en matière de colorimétrie. Nos mesures montrent que l’affichage est trop chaud par défaut, avec une température moyenne de 6 016 K, tandis que le gamma manque de linéarité et ne suit pas parfaitement la courbe de référence.

La justesse de couleurs est toutefois relativement correcte avec un Delta E moyen de 2,54 et quelques dérives chromatiques seulement et une valeur de 4,56 pour le Delta E max.

C’est du côté de l’uniformité de la dalle que les choses se gâtent. L’affichage ne se montre pas homogène sur toute la surface de l’écran, ce qui se remarque surtout sur les gris clairs et beaucoup moins sur le noir. Ce fait pourra sans doute refroidir ceux qui recherchent un écran précis pour de la retouche photo. Notons néanmoins que nos mesures valent pour notre exemplaire de test, mais les résultats peuvent plus ou moins varier entre deux exemplaires.

HDR

L’activation de l’HDR apporte un plus à l’image avec une large reproduction des couleurs et un gain conséquent de luminosité. Avec le mode HDR Dynamic, nous mesurons le pic lumineux à 515 cd/m², le signal est lissé à par de 50 % de luminance afin de conserver le plus de détails possible dans les hautes lumières.

Nous constatons une légère perte en luminosité lorsque nous cherchons à mesurer le pic lumineux sur des fenêtres allant de 1 à 100 % de la taille de l’écran. Ce n’est toutefois pas grand-chose, mais comme le montre le relevé ci-dessous, l’affichage perd environ 100 nits entre une fenêtre de 25 % et une pleine taille.

Les résultats colorimétriques ne sont pas vraiment à la hauteur des attentes, la reproduction des couleurs manque de fidélité en HDR avec un Delta E moyen de 5,16 et une valeur maximale de 9,84. La plupart des couleurs présentent des dérives chromatiques visibles.

La couverture des espaces colorimétriques est toutefois telle qu’annoncée, quand bien même une calibration sera nécessaire pour travailler avec précision sur ce moniteur. L’espace Rec. 2020 est ainsi couvert à 81,75 %, une valeur plus qu’honorable, alors que le DCI-P3 affiche un beau score avec une couverture de 98,75 %. Le filtre « QLED » de cet écran porte donc ses fruits en matière de couverture colorimétrique.

Rec. 2020
DCI-P3

Au quotidien : un traitement antireflet diablement efficace

Malgré les imperfections de l’écran que nous avons relevées lors de nos mesures à la sonde, le ViewFinity S8 se montre efficace au quotidien, et ce, pour plusieurs raisons. Nous apprécions d’abord la richesse de couleurs affichées à l’écran, et le gain en dynamisme proposé avec les signaux HDR. Même si l'on est encore loin de profiter d’un rendu HDR suffisamment convaincant, le gain est appréciable. La densité de pixels fait également partie des points forts de l’écran avec 138 ppp sur cette diagonale de 32 pouces, résultant sur une image fine et détaillée, idéale pour les professionnels. On reste néanmoins sur notre faim en matière de fluidité d’image. Non que le taux de rafraichissement de 60 Hz soit rédhibitoire, ce n’est pas le cas, mais on remarque bien la différence en passant de notre écran 4K 144 Hz à celui-ci.

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L’évolution flagrante concerne le revêtement mat de l’écran et son traitement antireflet. Samsung a fait de sérieux efforts sur ce point et force est de constater qu’il n’est pas nécessaire de se munir d’une casquette antireflet. Le revêtement est réellement très efficace, si bien qu’un usage dans des conditions classiques, même dans une pièce bien exposée, donne d’excellent résultat et débouche sur un écran toujours parfaitement lisible. La promesse de Samsung de profiter du soleil sans qu'il ne nous empêche de travailler est remplie. Ci-dessous, nous avons volontairement braqué deux luminaires en plein sur l’écran : les reflets sont évidemment visibles, la réflectance est malgré tout bien moindre par rapport à tous les écrans que nous avons pu tester ces derniers mois.

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Enfin, Samsung intègre quelques fonctionnalités bien senties. La station d’accueil USB-C et le port LAN peuvent être considérés comme des essentiels sur un écran dédié à la productivité ; on retrouve toutefois moins souvent des fonctionnalités comme le PIP/PBP, indispensable selon nous, ou encore le capteur situé en bas de l’écran qui permet de gérer automatiquement la luminosité en fonction des conditions d’éclairage de la pièce. Additionnés au mode Flicker Free, à la réduction de lumière bleue et à l’excellent traitement, nous avons là un des écrans des plus confortables pour les besoins de ceux qui passent de longues journées de travail sur moniteur.

Consommation électrique

Le Samsung ViewFinity S8 est gourmand en énergie ; nous calculons une consommation relative de 115 W/m² à l’aide de notre protocole habituel. Son mode d’économie d’énergie permet toutefois de réduire la voilure : la consommation baisse à 92 W/m² lorsque nous l’activons.

Samsung ViewFinity S8 : l'avis de Clubic

Conclusion
Note générale
7 / 10

Voilà un écran PC dont la formule aurait pu remporter notre complète adhésion si toutes les promesses du fabricant avaient été tenus. Dans les faits, le ViewFinity S8 est excellent à de nombreux égards, mais laisse franchement à désirer sur d’autres points qui sont pourtant loin d’être négligeables.

Le confort à l’usage est l’élément central de cet écran, les progrès de Samsung sont palpables sur ce point grâce à l’addition de technologies ; à commencer par le traitement antireflet des plus satisfaisants, auquel s’ajoute l’ajustement automatique de la luminosité (et de la colorimétrie), la réduction de lumière bleue et l’anti-scintillement. Enfin, l’USB-C avec Power Delivery et la belle densité de pixels de la dalle sont des avantages clairs et nets en matière d’ergonomie et d’affichage.

Nous restons malgré tout sur notre faim en raison du design peu ambitieux de cet écran. Ce sont surtout nos relevés en matière de justesse colorimétrique et d’uniformité qui finissent par éloigner cette formule des promesses émises par Samsung. Un étalonnage est clairement nécessaire pour les professionnels de l’image qui souhaitent utiliser avec précision ce moniteur. Cela dit, le grand nombre de modes d’image, la compatibilité HDR et la bonne couverture colorimétrique montrent que le ViewFinity a beaucoup de potentiel pour un écran avec une belle dalle 4K 32 pouces à ce tarif.

Les plus
  • Traitement antireflet ultra-efficace
  • Affichage 4K fin et détaillé
  • Gain notable de dynamisme en HDR
  • USB-C avec Power Delivery
Les moins
  • Manque de précision sur la colorimétrie
  • Uniformité de notre exemplaire de test
  • Construction « bon marché »
Sous-notes
Qualité d'image
7
Design
6
Polyvalence
6
Ergonomie
7