Microsoft : "nous aimons l'open source mais ce n'est pas notre religion"

Guillaume Belfiore
Par Guillaume Belfiore, Rédacteur en chef adjoint.
Publié le 06 octobre 2010 à 15h07
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Dans un entretien publié lundi, Keith Bergelt, PDG de l'Open Invention Network, soulignait que la position de Microsoft au sein de la communauté open source restait plutôt ambivalente. D'une part la firme de Steve Ballmer a mis a disposition le répertoire CodePlex, d'autre part, Microsoft reste relativement agressif face aux violations de propriété intellectuelle.

De passage à Paris la semaine dernière à l'occasion de l'Open World Forum, James Utzschneider est le successeur de Sam Ramji et responsable des produits open source pour les départements Services, Ventes et Marketing. Interrogé par nos soins, James Utzschneider revient sur cette ambivalence et les pratiques mises en place au sein de Microsoft.


Qui décide si telle ou telle portion de code doit être publiée en open source ?

James Utzschneider : Ce sont les différentes équipes qui décident entre elles de manière autonome. Par exemple récemment l'équipe de Windows Live a choisi de partager le code de Windows Live Spaces pour migrer les utilisateurs vers Wordpress. Les décisions sont prises indépendamment du reste de la société.

Donc personne ne peut y mettre un veto ?

J.U : Non personne en effet.

Quelles sont les raisons principales pour ne pas publier de code en open source ?

J.U : Si nous prenons l'exemple de l'équipe d'Internet Explorer, il y a deux ans le navigateur n'était pas vraiment perçu d'un très bon oeil. Beaucoup de gens avançaient que Microsoft devait utiliser le moteur de rendu de WebKit pour une meilleure conformité aux standards du web. Nous avons plutôt décidé de continuer le développement en interne pour rester compétitifs en offrant la meilleure prise en charge possible des standards du HTML5.

Mais cela n'aurait-il pas été plus rapide de publier le code en open source ?

J.U : Non grâce à notre équipe de développement technique nous sommes les premiers sur le marché à proposer un navigateur qui prenne en charge à la fois les spécificités du HTML5 et l'accélération matérielle. Nous sommes les premiers devant Chrome, Firefox ou Safari. Ca ne veut pas dire que nous n'aimons pas l'open source. Nous avons largement changé d'attitude sur le sujet et nous sommes plus ouverts mais ce n'est pas pour autant notre religion.

Après les démêlés judiciaires avec TomTom, l'Open Invention Network a racheté plusieurs brevets à Microsoft. Comptez-vous leur en vendre d'autres ou travailler avec eux ?

J.U : Je n'ai pas de commentaires à faire la-dessus. Et pour être franc je n'en ai aucune idée.

Au mois de mai vous avez publié deux outils pour lire et écrire le fichier PST d'Outlook. Avez-vous eu des retours de développeurs ?

J.U : Oui tout à fait nous avons eu beaucoup de retours. Les gens n'en parlent pas forcément. Prenez par exemple Apple, eux restent également très discrets la-dessus. Si vous recevez un document créé sur Microsoft Office en pièce jointe dans un email sur l'iPhone ou l'iPad, vous pourrez le lire sans problème. C'est parce qu'Apple a implementé OpenXML. Ils auraient pu choisir PDF mais ils ont utilisé notre technologie.

Au regard des efforts de Microsoft sur JQuery, HTML5 ou même PHP, cela fait-il sens de conserver une technologie fermée comme Silverlight ?

J.U : Oui nous faisons souvent cela. C'est pour cela que nous proposons huit ou neuf kits de développement. Si vous prenez l'application Silverlight créées lors des jeux Olympiques de Vancouver, c'était vraiment une merveille technologique. C'est juste une expérience différente de celle avec HTML5. Finalement les utilisateurs s'en fichent un peu de savoir si c'est du HTML5 ou du Silverlight.

Et qu'en est-il des produits pour le grand public, pourrions-nous voir le protocole Jabber sur Windows Live Messenger ?

J.U : Vous savez, sur la dernière version de Windows Live Messenger nous proposons déjà quarante réseaux communautaires différents via le protocole OAuth. Je trouve ça déjà plutôt cool. Nous essayons de répondre aux demandes des consommateurs du mieux que nous pouvons en utilisant différents formats et protocoles.

Je vous remercie
Guillaume Belfiore
Par Guillaume Belfiore
Rédacteur en chef adjoint

Je suis rédacteur en chef adjoint de Clubic, et plus précisément, je suis responsable du développement éditorial sur la partie Logiciels et Services Web.

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