Moby : après la musique gratuite, la musique open source

Romain Heuillard
Publié le 27 novembre 2013 à 17h33
Encore mieux que la musique gratuite ? La musique open source ! Moby a récemment défrayé la chronique en proposant gratuitement son dernier album sur BitTorrent, mais il va plus loin en offrant les projets Ableton Live et Pro Tools de son dernier tube.

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Moby autorise l'exploitation commerciale de ses samples

Le 1er octobre sortait le 11e album de Moby, « Innocents ». Une semaine plus tard, le producteur proposait à son tour de télécharger gratuitement son album... sous forme de BitTorrent Bundle, un beau pied de nez à l'industrie du disque.

Mais l'artiste s'est surtout illustré en livrant séparément les pistes de plusieurs des morceaux, ainsi qu'en autorisant n'importe qui à les remixer, et même à faire une exploitation commerciale de ces remix. Moby a effectivement expliqué dans un entretien accordé la semaine dernière au site Internet Mashable que l'éditeur de BitTorrent lui avait demandé ce qu'il faudrait faire si certains vendaient leurs remix :

« Qu'ils emmènent leurs amis au restaurant ou qu'ils donnent à leurs associations caritatives préférées, » a répondu le producteur, « même si je suis l'auteur des samples, s'ils font l'effort de produire des remix, ce sont eux qui méritent d'en tirer profit. » Et d'ajouter : « Les choses les plus intéressantes arrivent lorsqu'il n'y a aucun contrôle, j'aime l'anarchie démocratique du monde en ligne. »

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Le code source de « Perfect Life » mis à disposition

Moby a poussé encore un peu plus loin son ouverture la semaine dernière en publiant les projets Pro Tools et Ableton Live du tube de l'album, « The Perfect Life », ce qui revient à en ouvrir les sources. Le projet est effectivement à la musique ce que le code source est à un logiciel ou ce que le négatif est à la photo.

L'artiste s'est pour ce faire associé à blend.io, une plateforme de production musicale collaborative, permettant notamment le suivi des révisions.

Contrairement aux pistes séparées, les projets révèlent certains secrets de fabrication. Ils montrent quels instruments virtuels sont utilisés, quels effets sont appliqués ou encore comment les pistes sont mixées, ce qui est particulièrement enrichissant venant d'un des producteurs de musique électronique les plus expérimentés. En plus de faciliter la réalisation de remix, ils sont riches d'enseignements pour tous les producteurs de musique.

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Des artistes opposés aux majors

Moby et d'autres artistes comme Thom Yorke de Radiohead s'étaient déjà illustrés à plusieurs reprises avec leur vision progressiste de l'industrie du disque.

On se souvient de Radiohead qui a proposé aux internautes de fixer le prix de son album « In Rainbows », puis de Moby qui a lancé un site sur lequel les producteurs de films indépendants peuvent obtenir de la musique libre de droit. D'une manière générale les deux artistes se sont retournés contre la RIAA, représentante des maisons de disques américaines, et ont défendu des internautes accusés de téléchargement illégal.

Mais les routes des deux vétérans se sont récemment séparées, lorsque Thom Yorke a engagé un débat intense sur les services de musique à la demande, en faisant retirer du catalogue de Spotify son dernier album avec Atoms for Peace. Interrogé sur le sujet par Mashable, Moby a qualifié le chanteur de Radiohead de « vieil homme criant contre des trains rapides ». Il a ajouté : « Plus les gens ont accès à la musique, mieux c'est. »

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Quoi qu'il en soit ce n'était pas la première fois qu'un artiste livrait de quoi remixer un de ses morceaux, le français Muttonheads se livre fréquemment à l'exercice, mais c'est à notre connaissance la première fois qu'on fournit le projet. On est loin de l'époque où Moby, « lorsqu'il était encore chez EMI il y a 7 ou 8 ans, avait interdiction de jouer sa propre musique lors de ses DJ sets, de peur que l'audience ne l'enregistre » !

Pour aller plus loin
Romain Heuillard
Par Romain Heuillard

C'est vers l'âge de 12 ans, lorsque j'ai reçu mon premier ordinateur (un Pentium 100), que j'ai décidé d'abandonner ma prometteuse carrière de constructeur de Lego pour me consacrer pleinement à ma nouvelle passion pour l'informatique. Depuis je me suis aussi passionné pour l'imagerie en général et pour la photo en particulier, mais je reste fan de sujets aussi obscurs que les procédés de fabrication de composants électroniques ou les microarchitectures de processeurs, que l'infiniment grand et l'infiniment petit. Je suis enfin foncièrement anti-DRM et pro-standards ouverts.

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