Avec cette diagonale, le T300 s'attaque à des produits comme la Surface Pro 3 de Microsoft. Un créneau que partagent également les ultrabooks classiques, dont la dalle, éventuellement tactile, reste bien accrochée au clavier.
Annoncé au Computex de l'an dernier (voir Asus Transformer Book T300 Chi : un convertible PC tablette particulièrement fin), ce Transformer Chi T300 dispose de certains des arguments qui ont fait la (bonne) réputation des portables Asus, mais tranche également avec les habitudes du constructeur sur certains points. Voyons si ces paris sont, ou non, une réussite.
Un beau produit, une fois de plus
Comme très souvent, Asus nous présente ici un bel appareil, dont la coque est en majorité composée d'aluminium, et dont les arêtes usinées font apparaître une bande métallisée. Le résultat est plaisant à l'oeil, et cela ne nous surprend pas vraiment. Autre habitude maison, moins bonne cette fois : cette capacité des revêtements choisis à retenir nos traces de doigts. Ça gâche un peu le plaisir...Le poids de ce Transformer Chi T300 constitue aussi un point de déception : certes, la machine est fine (17 mm, clavier compris, 7,4 mm pour la tablette seule), mais l'ensemble pèse tout de même 1,44 kg (dont 720 grammes, soit la moitié, pour la tablette). C'est un peu élevé face aux 1 200 grammes de l'Asus UX305 par exemple.
Reste que l'impression d'ensemble est très bonne et le Transformer Chi fait envie, c'est indéniable. Et c'est encore plus vrai lorsqu'on découvre l'écran de l'appareil. Sur notre modèle de test, l'écran QHD affiche une colorimétrie, un contraste (1 226:1) et une luminosité (380 cd/m²) très satisfaisants. Nous vous orienterions toutefois davantage vers le modèle Full HD, dont la définition est mieux gérée par l'ensemble des logiciels, ce qui n'est pas forcément le cas sur le QHD.
Un clavier qui n'est plus un dock
Jusqu'à présent, les hybrides d'Asus (dont l'écran se détache) étaient reliés à leurs docks par une connectique dédiée. Le constructeur pouvait ainsi placer une batterie supplémentaire dans ce dernier, capable d'alimenter la tablette, ce qui n'est pas le cas ici. Le clavier du Transformer Chi est connecté en Bluetooth à la tablette. Trois inconvénients à ce choix.Vidé de composant (sa batterie mise à part), ce clavier ne dispose d'aucun élément pour soutenir la frappe. Ce dernier s'enfonce ainsi légèrement dans le châssis. Une petite perte de confort, d'autant que la faible course des touches accentue cette impression. Le clavier reste au demeurant satisfaisant, puisque large, et disposant de touches bien proportionnées. Mais nous avons connu mieux de la part du constructeur, d'autant que le rétroéclairage passe à la trappe.
Le second souci engendré par ce choix de la connexion sans fil entre le clavier et l'écran concerne la réactivité de l'ensemble. Pour économiser de la batterie, Asus a fait en sorte de mettre en veille très rapidement son dispositif. Problème : pour redevenir opérationnel, il faut trois à quatre secondes au clavier quand il ne faut pas purement et simplement le redémarrer, afin de resynchroniser les deux parties du Transformer Chi.
Enfin, qui dit éléments séparés dit deux chargeurs. Pour un appareil très orienté vers l'usage nomade, cela peut présenter un inconvénient certain : trouver une prise dans un aéroport c'est jouable, en trouver deux, l'une à côté de l'autre, ça commence à être compliqué...
Pour en terminer avec l'aspect ergonomie, précisons que le touchpad placé sous le clavier est trop étroit et ne brille pas par sa précision. Là encore, c'est quelque peu décevant de la part d'Asus, qui a l'habitude de livrer des dispositifs bien plus confortables.
Un Core M : un compromis toujours aussi discutable
Le Transformer Chi convainc par son aspect, moins du point de vue de l'ergonomie : qu'en est-il du point de vue des composants ? Côté SSD, on regrette davantage la capacité limitée (128 Go) que les performances, même si ces dernières auraient pu être meilleures sur les petits fichiers.Pas de souci non plus avec la quantité de mémoire vive, du moins sur notre modèle de test : avec 8 Go, vous avez de quoi voir venir. Finalement, c'est bel et bien le processeur qui constitue le véritable point faible de cette machine.
Asus Transformer Chi T300-FH011P | |
Ecran / Définition | 12,5 pouces brillant tactile (2 560 x 1 440 pixels) |
Processeur | Intel Core M-5Y71 (1,2 - 2,9 GHz) |
Nombre de coeurs | 2, avec HyperThreading |
Mémoire vive | 8 Go DDR3L 1 600 MHz |
Partie graphique | Intel HD Graphics 5300 |
Stockage | SSD 128 Go |
Batterie | 3 cellules 31 Wh |
Connectivité | Wi-Fi IEEE 802.11ac, Bluetooth 4.0 |
Lecteur de cartes | microSD |
Connectique PC | micro-USB |
Connectique A/V | micro-HDMI |
Clavier | Chiclet, 84 touches |
Touchpad | 86 x 46 cm cliquable |
OS | Windows 8.1 |
Dimensions | 318 x 197 x 16,7 mm |
Poids | 1,44 kg |
Prix | 999 euros |
Avec son Core M, Intel a fait miroiter aux constructeurs des performances dignes de CPU Core, le tout en se passant de ventilation. Une aubaine pour un appareil comme ce Transformer Book, dont les composants sont placés dans un châssis très, très fin, qui ne pourrait pas accueillir un système de ventilation.
Hélas, le Core M-5Y71 utilisé par Asus (malgré son stepping F0 et sa finesse de gravure en 14 nm) n'est pas adapté, à notre sens, pour répondre parfaitement au défi de la performance en silence. Pourquoi ? Parce que la finesse de la tablette n'autorise pas la nécessaire évacuation de chaleur. D'autant qu'Asus a peut-être légèrement été gourmand avec un Core M plus véloce que sur un Yoga 3 Pro, par exemple. Preuve en est la température atteinte par le dos de l'appareil (42°C), alors même que l'activité n'est pas franchement intense.
En charge, c'est évidemment pire : le processeur atteint sa température limite et abaisse sa fréquence parfois drastiquement pour revenir dans les clous, avec des conséquences inévitables sur les performances. Résultat, on ne profite que très, très rarement des 2,9 GHz dont est capable le CPU en Turbo.
Evoquons enfin l'autonomie de ce Transformer Chi : avec un peu plus de 6 heures, on reste loin de ce qui se fait de mieux à l'heure actuelle. La faute à une batterie de capacité réduite (31 Wh), puisqu'elle aussi placée dans un châssis très compact.
Notre avis
Asus a été un pionner en matière d'ultraportables hybrides, et certains membres de sa famille Transformer ont souvent été cités en référence. Mais force est de constater que ce Transformer Chi ne nous a pas franchement convaincus.
Certes, la machine est belle, bien construite, et son écran, malgré son aspect inévitablement brillant, séduit tout autant. Mais les défauts de cet appareil sont trop nombreux pour que nous puissions vous le conseiller.
Le clavier, sans être mauvais, n'est pas aussi bon que d'habitude, le touchpad est franchement à revoir, et la capacité du SSD est trop juste. Et le constat est le même pour l'autonomie.
Quant au format, il ne nous convainc pas : une tablette de 12,5 pouces et de 720 grammes n'a que peu d'intérêt selon nous. Le modèle 10 pouces est clairement plus adapté de ce point de vue. Et surtout, le Core M choisi par Asus ne semble pas adapté à un produit aussi fin.
Enfin, à près de 1 000 euros, la version que nous testons aujourd'hui est trop onéreuse : à ce prix-là, mieux vaut sans nul doute se diriger vers un véritable ultrabook, ou vers un iPad Air, si c'est le tactile qui vous attire.