Plus tôt, en mai 2012, des rapports émanant de la Commission européenne faisaient déjà mention d'une telle volonté . A l'époque, Bruxelles tentait alors d'estimer l'ampleur des financements provenant du pouvoir chinois auprès de certaines firmes du pays. Plus tard, la China Development Bank, organe dépendant directement de Pékin, indiquait vouloir injecter 20 milliards de dollars dans l'équipementier ZTE afin qu'il puisse conquérir de nouveaux marchés hors de Chine. Un soutien de taille, ainsi renouvelé depuis 2005.
Selon Reuters, les instances communautaires chercheraient désormais à disposer d'arguments solides à opposer aux deux géants Huawei et ZTE. En matière de concurrence déloyale, les grandes enquêtes menées par les entités européennes débutent généralement par une plainte d'une partie de la concurrence (par exemple, Google sur le marché de la recherche en ligne). Afin de pouvoir débuter sa procédure à l'encontre des équipementiers chinois Huawei et ZTE, la Commission cherche donc un angle d'attaque.
Toutefois, obtenir de tels renseignements de la part de la concurrence ne serait pas une mince affaire. Ericsson, Alcatel-Lucent ou encore Nokia-Siemens auraient, pour l'instant, refusé de coopérer avec la Commission européenne par peur de se voir privés d'éventuels contrats signés en Chine (marché en croissance pour les équipements réseau).
Le Commissaire au commerce Karel De Gucht peut certes initier une procédure au nom de l'autorité mais cherche l'appui des gouvernements et aurait, à ce titre, sondé les ministres européens de l'Industrie sur le sujet. Si certains se refusent à critiquer ouvertement les équipementiers, d'autres pourraient toutefois axer leur communication hors du cadre économique, pour celui de la sécurité nationale, pour limiter le champ d'action des acteurs chinois.