Les autorités américaines ont obtenu des garanties dans le cadre de la possible prise de contrôle de Sprint, le troisième plus gros opérateur mobile américain par le japonais Softbank, dont l'offre s'élève à 20,1 milliards de dollars, a révélé l'agence Reuters.
En vertu de cet accord, le gouvernement américain disposera d'un droit de regard et même de veto sur les rachats ultérieurs que pourraient entreprendre Sprint. Une commission de quatre membres sera par ailleurs créée par les autorités américaines afin de s'assurer que les deux sociétés prennent toutes les précautions nécessaires en matière de sécurité nationale.
La « menace » Huawei en tâche de fond
Le gouvernement américain exprime à travers cet accord ses plus grandes craintes face à un potentiel espionnage industriels chinois. Les équipementiers chinois ZTE et Huawei sont régulièrement pointés du doigt. Ils ont dernièrement directement été visés par le Pentagone.
Sprint et le bouquet satellitaire américain Dish Networks se livrent par ailleurs à un véritable bras de fer sur le FAI Clearwire, dont le premier détient d'ores et déjà 50%. Clearwire utilise actuellement des équipements du chinois Huawei, à un degré limité. Mais sous la pression du gouvernement, affirment les médias américains, elle a annoncé en début de semaine sa décision de se tourner vers de nouveaux partenaires.
Si Dish Networks souhaite racheter Clearwire, il s'intéresse aussi à son propre rival et a d'ores et déjà proposé 25 milliards de dollars pour le rachat de Sprint. Une offre supérieure à celle formulée par Softbank et qui aurait le mérite de rassurer les autorités américaines puisque le japonais est lui aussi un partenaire de Huawei. Cependant, l'accord concédé par Softbank viendra certainement contrebalancer ce constat et rassurer le gouvernement américain. Dans ce bric à brac industriel, il n'y a pour le moment qu'un seul et unique perdant : Huawei.