En perte de plus de 4 milliards d'euros lors du dernier exercice fiscal, le japonais Sharp tente par tous les moyens de redresser la barre. Pour réduire ses coûts de fonctionnement, le géant des écrans LCD se tourne vers la Chine. Sharp annonce en effet qu'il va co-investir à hauteur de 8% dans une entreprise chinoise de production d'écrans, aux côtés de Nanjing China Electronics Panda (CEC Panda).
Il s'agit en fait d'un revirement stratégique pour le groupe. Avec plus d'un millier de brevets déposés l'an dernier, Sharp possède un savoir-faire qu'il tenait jusqu'à présent à protéger, en limitant sa production au Japon. Désormais, le groupe sera contraint de partager ses technologies de fabrication avec son partenaire. Une décision qui montre la volonté de la nouvelle direction de redresser les comptes.
Dans un communiqué, la direction indique vouloir « améliorer la compétitivité en combinant au mieux les technologies, les ressources humaines et les moyens de production pour fabriquer à meilleur coût au plus près des marchés servis, tout en conservant les activités de recherche et développement au Japon ».
Un partage de technologie nécessaire
Selon Reuters, la nouvelle usine aura pour but de produire des dalles à destination des téléviseurs, ordinateurs portables et tablettes. Plus précisément, il s'agirait de coproduire des dalles à technologie IGZO. Cette technologie utilisée dans les écrans 4K de Sharp, permet de produire des films de transistors plus fins, qui laissent passer deux fois plus de lumière que les écrans LCD de précédente génération.
Ainsi le japonais partagerait l'une de ses innovations maison avec CEC Panda. Une technologie clé qui pourrait toutefois être rattrapée par la concurrence d'ici la date d'entrée en service de ladite usine. Cette opération n'est pas la première. Sharp annonçait mardi la finalisation de l'entrée dans son capital de l'américain Qualcomm, lequel possède désormais 3,5% de l'actionnariat de l'entreprise japonaise.
En mars, le japonais concédait 3% de son capital au sud-coréen Samsung. Après avoir été sauvé par ses banques en fin 2012, Sharp entend leur montrer qu'il suit la bonne voie pour combler sa perte. La nouvelle co-entreprise représente tout de même un investissement de 2,9 milliards de dollars.
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