Apple sur le point d'étendre les capacités de paiement de l'iPhone

Thomas Pontiroli
Publié le 27 janvier 2014 à 12h14
Apple serait sur le point d'avancer sur la question du paiement mobile, que ce soit sur un site marchand ou en point de vente. À vrai dire, l'américain a déjà bien préparé le terrain...

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Et si c'était Apple qui tirait son épingle du jeu dans le paiement mobile ? L'américain serait sur le point d'étendre les capacités de paiement du compte iTunes à autre chose que la musique, les applications, les livres et ses propres boutiques, à en croire le Wall Street Journal, qui s'appuie sur trois sources proches du dossier.

Le responsable de l''iTunes Store et de l'App Store chez Apple, Eddy Cue, serait allé à la rencontre des industriels du secteur afin de mesurer leur intérêt pour ce genre de service. Le journal ajoute que Jennifer Bailey, qui a longtemps dirigé la vente en ligne chez Apple, a été placé à la tête d'une division chargée de développer le paiement - des informations qui n'ont pas été commentées par la société.

L'entrée d'Apple sur ce marché en pleine effervescence, où tentent d'exister en même temps géants de la high-tech, banques et start-up, pourrait chambouler l'écosystème. Car Apple a déjà éduqué ses utilisateurs à la transaction mobile avec l'iTunes Store et l'App Store. Le gâteau du paiement mobile pesait 285 milliards de dollars en 2013, et devrait tripler en trois ans, prédit Gartner.

Un potentiel encore inexploité

Sur ce terrain, Apple dispose d'un formidable avantage : une base installée bien plus importante que ses concurrents. Alors que PayPal, le challenger numéro un, et qui se renforce sur mobile avec Braintree, revendique 137 millions de comptes actifs, Apple en a accumulé 575 millions via son iTunes Store. Ces cinq dernières années, l'américain a livré 375 millions d'iPhone, et depuis 2010, 155 millions d'iPad.

Des statistiques qui font dire à Denee Carrington, analyste chez Forrester cité par le WSJ, qu'Apple « est sans conteste le géant qui dort dans le monde du paiement » estimant que la société « en a le potentiel, mais n'a pas encore lié toutes ses briques pour le faire ». En avril 2013, le PDG d'Apple, Tim Cook, indiquait que le paiement mobile « n'en est qu'à ses débuts ».

Au-delà du potentiel de marché et de la vision stratégique de son patron, Apple subit en outre les pressions de l'investisseur Carl Icahn, qui a récemment porté sa participation dans le groupe à 3,6 milliards de dollars (environ 1% du capital). Dans une lettre aux actionnaires fin janvier, il enjoint la société à se lancer dans le paiement mobile, estimant qu'elle a une sérieuse carte à jouer.

Apple a déjà avancé ses pions

Dans le paiement mobile, il faut différencier l'achat sur un site e-commerce via son smartphone (m-commerce) de l'achat sur un point de vente physique, où la transaction demande un dispositif supplémentaire, comme la communication en champ proche (NFC). Un terrain qu'occupe depuis septembre dernier Apple avec sa technologie iBeacon, exploitant le Bluetooth Low Energy (BLE).

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Apple iBeacon

Alors que la sécurité reste le principal point de blocage pour ce genre de transaction, ici aussi Apple a déjà avancé ses pions, en introduisant son système d'authentification par empreintes digitales Touch ID sur son iPhone 5s. S'il permet par exemple de débloquer son terminal, il a le potentiel pour devenir central dans une cinématique de paiement via le smartphone.

Un brevet sur le paiement mobile

À la mi-janvier, Apple a aussi déposé un brevet confirmant son intérêt pour le paiement mobile. Celui-ci décrit un système de paiement sans contact utilisant deux types de communication sans fil. Le premier (du NFC ?) pour envoyer un signal d'un iPhone à un récepteur pour initier le paiement. Le second pour envoyer la transaction du terminal en point de vente au système de paiement.

Le brevet comporte également un volet sécuritaire reposant sur le lecteur d'empreintes de l'iPhone 5s. Pour effectuer une transaction, le système prévoit de générer un alias chiffré reconnu par le terminal du point de vente. Au moment de payer, celui-ci compare l'alias avec les données enregistrées dans sa base, évitant de transmettre les informations bancaires du client.

Reste à savoir le taux de commission qu'envisagerait de percevoir Apple à chaque transaction. Au regard de ce qu'applique la concurrence (1,4 à 3,4% + 25 cents pour PayPal), on n'imagine mal l'américain appliquer ses fameux 30% pour ce type d'opérations.

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Brevet d'Apple sur le paiement
Thomas Pontiroli
Par Thomas Pontiroli

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