Dans un premier temps, les candidats ont à remplir un questionnaire en soixante points, et « en anglais », est-il souligné. Après tout, la moitié des fonds levés par ces sociétés proviennent de pays étrangers et notamment anglo-saxons. Et puis ces entrepreneurs destinent souvent leurs produits aux États-Unis.
Qu'est-il demandé aux presque 200 candidats qui se présentent chaque année ? D'abord, des questions sur l'équipe : combien de fondateurs ? Depuis combien de temps se connaissent-ils ? Depuis combien de temps travaillent-ils ensemble sur ce projet ? Comment se sont-ils rencontrés ? Chacun est ensuite invité à détailler son rôle, le fameux « C-level », correspondant au président-directeur général (CEO), au directeur technique (CTO), etc.
Savoir identifier ses faiblesses
Pour monter une équipe « parfaite », le Camping impose généralement un trio composé d'un développeur, d'un designer et d'un commercial. Dans le questionnaire, il est donc demandé quelles compétences manquent actuellement à la start-up. Il est aussi demandé quel est le « gros » problème de la société et sur lequel travaille l'équipe. Référence à Twitter, il faut s'expliquer en 140 caractères.
Deux vidéos sont également exigées, et doivent être hébergées sur YouTube - le Camping a un partenariat avec Google. L'une doit expliquer le produit de « manière spontanée et naturelle ». Un second clip doit présenter les membres de l'équipe en une ou deux minutes, et toujours en anglais.
À partir de la question 40 sont abordés les aspects business et produit. « Comment votre produit ou service va changer le monde ? » est l'une des premières interrogations. Heureusement pour les postulants, des questions plus concrètes viennent ensuite. Il s'agit de décrire son public cible, son secteur, ce que l'équipe a fait pour mesurer le potentiel de son produit, si elle a déjà levé des fonds...
Dans ce questionnaire, on remarque que l'approche du démarrage de société selon le Camping est empreinte de Lean start-up. Cette méthode a été développée par l'entrepreneur Eric Ries en 2008. D'après lui, « dans une stratégie de produit, il faut différencier le primordial de l'inutile ». Ainsi le principe fondamental est de valider ou d'invalider le plus rapidement possible chaque itération.
L'un des axes de cette stratégie est le « pivot », soit l'attitude de l'entrepreneur qui consiste à changer l'un des éléments invalidés par l'observation de différentes mesures, afin d'explorer une nouvelle voie, de « pivoter ». Dans le questionnaire, le Camping demande comment l'équipe s'y prendrait dans ce genre de situation. Autre élément fondamental de l'approche Lean start-up : le MVP, ou le « produit minimum viable ». Il est demandé ici aux aspirants campeurs en combien de temps ils peuvent le développer.
Un nouveau local pour les campeurs
Chaque candidature est passée au peigne fin par trois membres du jury, qui notent le projet d'entreprise sur six étoiles, et selon trois critères : l'équipe, le produit et l'innovation. La date limite pour remettre sa copie est fixée au mercredi 25 septembre. La deuxième phase du recrutement se fera sur Skype en trois jours, du 21 au 24 octobre. À ce stade, il ne restera que 50 start-up. « Le but ici n'est pas d'évoquer l'idée mais plutôt l'équipe, sa vision et sa compatibilité avec le Camping » explique l'accélérateur.
Les sélectionnés, au nombre de 24, se rendront une semaine plus tard face à un jury de huit personnes afin d'effectuer une démonstration de leur produit. À l'issue de cette ultime sélection, 12 équipes seront retenues et intégreront le programme d'accélération, le 15 novembre. La saison 5 devrait avoir le privilège d'inaugurer le nouveau local situé au 39 rue du Caire, au cœur du quartier du Sentier à Paris.
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