L'association d'entreprises innovantes parisienne Silicon Sentier a donné le coup d'envoi, jeudi 31 janvier, du chantier de son futur grand lieu dédié aux start-up. S'il n'a pas encore été baptisé, l'édifice, on connaît son emplacement : le 39 rue du Caire, en plein cœur du quartier du Sentier, dans le deuxième arrondissement de la capitale, le lieu « historique » des start-up. L'ambition est de créer un « hub » pour les entrepreneurs du numérique. Un projet qui entre en résonance avec la volonté du gouvernement de voir la France monter en puissance sur ce secteur.
Depuis sa création en 2000, Silicon Sentier a parcouru du chemin : création de l'espace de co-working « La Cantine » en 2008, qui a lancé 2000 événements depuis, mais surtout, arrivée en 2011 du Camping, l'un des plus importants accélérateurs de start-up du pays. En trois saisons de six mois chacune, ce dernier a permis à 36 projets de créer 159 emplois et de lever environ 5 millions d'euros. Logés au Palais Brongniart - l'ancienne Bourse - suite à un appel à projet lancé en 2010, les jeunes pousses commençaient à se sentir à l'étroit.
Le nouveau bâtiment, d'une surface de 1500 mètres carrés, regroupera donc La Cantine, Le Camping mais aussi Silicon Xperience, le laboratoire de bêta-test pour les start-up. Et qui dit nouveau lieu, dit nouveau président : Adrien Schmidt, cofondateur de Squid Solutions, a pris la tête de Silicon Sentier le 28 janvier. « On avait besoin d'un lieu pour dynamiser la croissance du numérique et faire émerger des filières », explique-t-il. Pour cela, l'association a lancé un site de concertation, tousatable2013.org, afin de fédérer les gens du milieu pour qu'ils apportent leurs bonnes idées.
Transfert de compétences et internationalisation
« Cela doit être un lieu de concentration des compétences où la proximité entre les personnes créera des interactions et des synergies, avec des zones d'échanges entre les étages et un espace de co-working au milieu qui permettra à tout le monde de se rencontrer », anticipe Adrien Schmidt. Au total, le bâtiment espère accueillir 72 start-up, 200 travailleurs et 120 000 personnes par an. Le lieu permettra aussi de faire rayonner les start-up à l'étranger, mais d'attirer également des talents dans le pays.
Partenaires financiers du projet, mais pas que, Orange et Google apporteront également leur expertise. Dans les deux cas, des ingénieurs et experts pourront être mis à disposition pour conseiller les porteurs de projet. Martin Görner, responsable des relations avec les start-up chez Google, explique que sa société pourra également mettre en avant les projets qui ont fonctionné. L'américain est déjà partenaire du Camping, et souvent l'un des premiers clients des jeunes sociétés.
Les deux géants - dont l'un était lui aussi une start-up et se plaît à rappeler qu'il veut conserver l'état d'esprit de ses débuts -, contribueront tous deux à hauteur de 1 million d'euros (sur trois ans) au projet, dont le coût s'élève à 2,4 millions. Le Conseil régional d'Île-de-France apporte quant à lui 1,6 million. La Ville de Paris et SIlicon Sentier participent également au financement. Pour Google, l'ambition serait à terme de mailler entre eux les écosystèmes de start-up qu'il soutient dans le monde.
En attendant l'inauguration de ce futur centre, rappelons que Fleur Pellerin, ministre de l'Économie numérique, annonçait fin 2012 la création d'une zone entièrement dédiée aux start-up. Le projet, appelé « Paris Capitale numérique », et dont on ne connaît pas à ce jour le degré d'avancement, aurait l'ambition de rapprocher les jeunes entrepreneurs des investisseurs et des centres de recherche, afin de créer un écosystème fertile.