Le médiateur veut réagir face à la position arrêtée du géant américain qui ne semble pas vouloir strictement appliquer les dispositions de la loi votée sous Mitterrand.
En 1981, le gouvernement de Pierre Mauroy avait décidé de mettre fin, sous l'impulsion du ministre de la Culture de l'époque Jack Lang, à la pratique du « prix conseillé », qui sévissait jusqu'à la fin des années 70. Pour cela, la loi Lang fut adoptée le 10 août 1981. Cette dernière, entrée en vigueur l'année suivante, est célèbre pour avoir instauré le système du prix unique du livre en France. Mais certains acteurs du numérique usent de parades pour présenter des offres tronquées pour les livres neufs et d'occasion.
Des mentions qui permettent de semer le doute vis-à-vis de la loi
Olivier Henrard, médiateur du livre et tout fraîchement nommé Directeur général du Centre national du cinéma et de l'image animée (CNC), a décidé de s'attaquer à la présentation biaisée des offres de livres neufs et d'occasion que l'on peut retrouver sur diverses plateformes numériques comme Amazon, FNAC, Cdiscount ou Rakuten, ainsi que l'indiquent nos confrères des Echos.Alors que la loi Lang interdit d'accorder une réduction dépassant 5 % du prix fixé par l'éditeur, les sites de e-commerce parviennent à semer le doute grâce aux fameuses formules « plus d'offres à partir de... » ou « neuf ou occasions à partir de... », qui peuvent tromper le public.
Seul « rebelle », Amazon semble être rentré dans le rang
« Je plaide pour une distinction claire entre les offres de livres neufs et celles d'occasion dès la première page de recherche et sur le prix qui s'applique à chacun des deux », milite Olivier Henrard. Le médiateur du livre a été entendu ces derniers mois. Tous les sites qui étaient dans le viseur ont respecté cette volonté.Le seul « rebelle » demeurait Amazon, mais celui-ci semble avoir ajusté ses présentations en faisant clairement la distinction entre le neuf et l'occasion.
Il faut désormais que la pratique se pérennise et pour cela, le médiateur a soumis une proposition de modification de la loi Lang au ministre de la Culture et aux présidents des commissions culture de chacune des deux assemblées.