Le projet d'implantation d'une plateforme colossale près de l'aéroport Lyon-Saint-Exupéry fait bondir les riverains, qui s'y opposent vivement.
Amazon avait prévu de construire un immense entrepôt de 160 000 m² non loin de l'aéroport Lyon-Saint-Exupéry cette année. Cette surface correspond à 15 terrains de football. Le projet prévoyait la création de quelque 1 300 postes et aurait pu devenir une place hautement stratégique de la société américaine en France. Sauf que ce centre de distribution XXL subit l'opposition de deux associations, qui viennent de déposer un recours devant le tribunal administration de Lyon.
33 espèces animales protégées menacées
Les riverains reprochent à Amazon de vouloir s'implanter dans une zone où figurent 33 espèces animales protégées qui seraient privées de leur habitat naturel, mais aussi d'aller à l'encontre de la loi relative à la transition énergétique ou de contribuer de façon importante à l'augmentation du trafic routier, avec plus de 1 000 camions et 4 500 trajets quotidiens de camionnettes de livraison. « Nous nous mobilisons contre la pollution et les atteintes à l'environnement que va engendrer cette implantation », soutient Gilles Renevier, vétérinaire dans un village près de Lyon.Evelyne Lavezzari, Présidente de l'association Acenas (Association contre l'extension et les nuisances de l'aéroport Lyon-Saint-Exupery), précise quant à elle que les 1 300 postes qui pourraient être créés grâce à la construction de l'entrepôt « ne sont pas des emplois de qualité. Avec la préparation de commandes, on propose aux gens de travailler comme des robots. Ce sont des postes qui sont déjà en tension, qui ne trouvent pas preneur ». Un avis presque partagé du côté des politiques et notamment par le président de la Métropole de Lyon, David Kimefeld, qui se dit « étonné du nombre d'emplois avancé, dans la mesure où les process sont automatisés ».
Kimefeld prévient également qu'il convient de « prendre des précautions sur l'augmentation du trafic, sur la logistique. Il faut rester vigilant ».
L'image d'Amazon abîmée en France
Pour l'instant, Amazon n'a pas réagi quant à l'opposition suscitée par son centre en région lyonnaise. En novembre dernier, le démarrage du projet avait déjà été retardé après une première attaque contre le permis de construire délivré par le maire de Colombier-Saugnieu, Pierre Marmonier.La gronde contre Amazon gagne du terrain en France, avec pour conséquence ces derniers mois le blocage de plusieurs bâtiments français de la société de Jeff Bezos par des militants, poussés par le mouvement des Gilets jaunes. En réponse, Amazon a indiqué avoir investi 2 milliards d'euros en France depuis 2010. La firme précise aussi employer 7 500 travailleurs à temps plein répartis sur une vingtaine de sites.
Concernant l'impôt, un sujet qui lui est reproché et qui est au centre des débats avec l'étude de la taxe GAFA, Amazon déclare : « Nous payons la totalité des taxes requises en France, comme dans tous les pays où nous opérons ».