Pour le quotidien Financial Times, le service d'abonnement par application proposé par Apple ne permet pas de conserver une bonne relation avec son lectorat : le journal estime en effet que la firme de Cupertino garde pour elle trop d'informations importantes sur les abonnés qui passent par les apps.
En effet, outre les 30% ponctionnés par Apple sur le prix de l'abonnement, l'entreprise conserve également l'essentiel des informations fournis par l'abonné à son inscription. Seuls le nom, l'adresse email et le lieu de résidence de l'utilisateur sont fournis à l'éditeur de contenu, là condition que l'inscrit lui-même accepte qu'Apple partage ses informations.
Selon Rob Grimshaw, le directeur général du Financial Times, cette pratique met à mal la relation du quotidien avec son lectorat adepte des supports numériques. « Nous ne voulons pas perdre notre relation directe avec nos abonnés. Ils sont au cœur de notre business model » a-t-il expliqué à Reuters, tout en indiquant que le journal était actuellement en négociation avec Apple pour trouver un compromis à la situation.
La grande question est donc de savoir si Apple, qui a fait de l'abonnement et de l'achat in-app l'une de ses nouvelles croisades, acceptera de donner plus de contrôle à l'éditeur concernant les données de ses clients. Même si Rob Grimshaw considère avoir « d'excellentes relations avec Apple », il indique également qu'il est prêt à aller voir ailleurs s'il estime que les négociations ne vont pas dans la bonne direction.
A l'instar du Wall Street Journal, le Financial Times est l'un des quotidiens qui a su le mieux négocier le virage de la presse numérique, qui constitue aujourd'hui près de 40% de ses ventes. L'accès annuel au site FT.com coûte environ 290 euros à chaque abonné, et 45% de ses 210 000 inscrits utilisent tablettes et smartphone pour y accéder. On comprend bien la nécessité pour le groupe de garder le contrôle sur ses moyens de diffusion.