Appli "Juif ou pas juif" : la Licra assigne Apple en référé

Alexandre Laurent
Publié le 26 septembre 2011 à 12h54
Le retrait de « Juif ou pas juif ? » de l'App Store ne suffit pas à la Licra, qui vient d'assigner Apple en référé, au motif que l'application reste accessible aux internautes qui l'ont déjà téléchargée et installée sur leurs terminaux.

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Vendue 0,79 euro, l'application iPhone « Juif ou pas juif ? » se présentait comme un répertoire de quelque 3 500 personnalités de confession judaïque. Proposée au téléchargement depuis le début du mois d'août, elle a suscité une vive polémique début septembre, après que des associations comme SOS Racisme ou la Licra (Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme) eurent découvert son existence.

Alertée, Apple a rapidement supprimé le logiciel incriminé de son App Store, en indiquant qu'il enfreignait effectivement la législation locale (sa version anglaise reste cependant accessible). La loi française interdit en effet de compiler des données à caractère personnel faisant apparaître une quelconque opinon religieuse. L'auteur de l'application, qui se dit lui-même juif, devrait d'ailleurs prochainement faire l'objet d'une plainte au pénal.

La mesure n'a toutefois pas suffi à satisfaire la Licra, qui a annoncé vendredi avoir assigné Apple en référé (le 6 octobre à 11h), après avoir « constaté que cette application demeure toutefois accessible pour les utilisateurs qui l'avaient déjà téléchargée ». Elle espère que le tribunal de grande instance de Paris contraindra la société à « mettre fin sous astreinte au trouble manifestement illicite généré par ce qui demeure un "fichier juif" ».

Pour la Licra, Apple devrait donc supprimer à distance l'application des smartphones sur lesquelles elle a été installée, ce que la société n'a jusqu'ici jamais fait, même si elle dispose vraisemblablement des moyens techniques de le faire. Courant 2009, Amazon avait de la sorte supprimé à distance deux livres électroniques téléchargés par les acheteurs américains de son terminal Kindle, au motif que l'éditeur qui lui les avait fournis ne détenait finalement pas les droits correspondants. Bien que cette mesure vise finalement à faire respecter la loi, l'affaire avait déclenché un véritable tollé outre Atlantique.
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