Dans ce courrier, dont Recode a obtenu une copie, John Chambers dénonce en particulier « des interceptions et des modifications (supposées, ndlr) par la NSA d'équipements informatiques et télécoms en transit entre leurs fabricants et leurs acheteurs ». Alors que Cisco était engagé lui-même dans une campagne de diabolisation du chinois Huawei - suspect de se laisser espionner par le régime de Pékin - afin qu'il ne s'installe pas dans les cœurs de réseau de son pays, l'américain fait désormais figure d'arroseur arrosé.
La peur de perdre des clients
« Nous comprenons les menaces réelles et importantes qui existent dans ce monde, mais nous devons aussi respecter la relation de confiance du secteur avec nos clients », écrit John Chambers. « Si ces allégations sont vraies, ces actions nuiront à la confiance dans notre secteur et à la capacité des entreprises technologiques à fournir des produits à l'échelle mondiale », s'inquiète encore le responsable de Cisco.
Faisant suite à un précédent article de blog de Mark Chandler, vice-président de Cisco en charge des questions juridiques, qui estimait que « certaines actions du gouvernement pouvaient aller trop loin », John Chambers demande au président Obama d'envisager de nouvelles règles « pour servir les objectifs de sécurité nationale, tout en répondant en même temps aux besoins du commerce mondial ».
Le dirigeant de Cisco n'est pas le premier à avoir eu ce genre d'initiative. En mars dernier, le fondateur de Facebook, Mark Zuckerberg, s'était lui aussi fendu d'une telle missive.
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