Après le Conseil de l'Europe, c'est au tour du Brésil de réagir face à la carte des requêtes gouvernementales publiée par Google le 20 avril dernier. Mais cette fois-ci, ce n'est pas pour féliciter le moteur de recherche de l'initiative.
Le gouvernement brésilien voit en effet d'un mauvais œil la fameuse carte, estimant qu'elle donne une mauvaise image du pays : Le Brésil apparaît comme l'Etat effectuant le plus de requêtes sur tous les tableaux, avec 291 demandes de suppressions de données et 3663 demandes d'informations faites auprès de Google entre juillet et décembre 2009.
Le Brésil a donc demandé à Google d'apporter des clarifications sur les chiffres énoncés, en complément des informations déjà données par la firme de Mountain View sur la page de sa carte.
Lundi, la procureure brésilienne Priscila Schreiner avait déclaré à l'Associated Press que la plupart des requêtes gouvernementales étaient liées au racisme ou à la pédophilie. Mais cette explication apparaît comme erronée, puisque Google explique dans sa FAQ ne pas inclure les demandes liées à la pornographie infantile dans ses résultats, dans la mesure où le moteur procède lui-même à un filtrage de ce type de contenu.
Cette demande intervient quelques jours seulement après que Google se soit vu condamné, toujours au Brésil, pour une affaire de diffamation sur son réseau social Orkut. La plainte avait été déposée en 2008 par un prêtre qui s'était vu traiter de « pédophile » par un utilisateur anonyme du site. Très utilisé dans le pays, Orkut est d'ailleurs cité par Google comme l'une des principales sources de requêtes brésiliennes en matière de surpression de contenu.
Malgré la popularité conséquente des services du moteur de recherche dans ce pays d'Amérique du Sud, il y a fort à parier que le bras de fer entre un Google en quête de transparence et un Brésil désireux de justifier sa première place d'un classement polémique ne fait que commencer.