Lancée en réponse à ChatGPT, l'intelligence artificielle (IA) Google Bard est loin de faire l'unanimité chez les employés de Google, qui la considèrent comme « pathétique ».
La sortie de ChatGPT a suscité la panique dans les rangs de Google, particulièrement l'intégration de la technologie sur laquelle il est basé dans le moteur de recherche Bing. Craignant d'être trop devancée, la firme de Mountain View a tenu à riposter (peut-être trop) rapidement.
Google a-t-elle été trop vite ?
Dès sa présentation en février dernier, l'agent conversationnel a suscité les moqueries en faisant une erreur concernant le télescope James Webb. À ce moment déjà, les employés de Google dénonçaient la décision de leurs dirigeants de dévoiler trop tôt leur IA, la jugeant « précipitée » et « bâclée ».
Malgré cela, Google a lancé Bard en tant qu'« expérimentation » auprès d'un nombre limité d'utilisateurs aux États-Unis et au Royaume-Uni. Si la firme a pris de grandes précautions en admettant d'emblée que sa technologie n'était pas infaillible et sujette à l'erreur, de nombreux testeurs ont jugé qu'elle faisait pâle figure par rapport à des concurrents comme ChatGPT. Chez Clubic, sa prise en main a révélé « des aberrations factuelles pour des questions qui n'étaient pourtant pas bien compliquées ».
D'après Bloomberg, qui a engagé des discussions avec 18 employés actuels et anciens de Google, et consulté des documents dans lesquels ils expriment leur mécontentement à l'égard du chatbot et de la façon dont Google a précipité sa sortie, l'IA est particulièrement critiquée en interne.
Bard en prend pour son grade
La technologie a notamment été qualifiée de « pathétique », d'« inutile » et de « menteur pathologique » par les employés de Google. Selon eux, l'entreprise a fait fi de l'éthique en déployant l'IA à un stade si avancé. D'ailleurs, le média rapporte que la société est « passée outre » une évaluation des risques par les membres de son équipe de sécurité, qui signalaient que Bard pouvait éventuellement causer des dommages.
Il semblerait que Google soit davantage préoccupée par la concurrence. La société ne va pas freiner sur le déploiement de l'IA, bien au contraire. Elle veut insérer l'IA générative partout afin de rivaliser avec Microsoft, notamment dans sa suite Workspace, et réfléchit en outre à incorporer une IA dans son moteur de recherche.