Alors que le France se demande si Google doit être taxé lorsqu'il indexe les titres de presse dans le pays, d'autres ont semble-t-il réglé la question. Ainsi l'AFP rapporte qu'au Brésil, neuf journaux sur dix ne sont plus référencés dans Google News, et ce, depuis 2011. Retour d'expérience intéressant : malgré un léger effritement du lectorat, ils ne regrettent pas ce choix, à en croire l'Association nationale des journalistes (ANJ) locale.
Si le principal risque pour les journaux en se retirant de cette plateforme, est de se priver de la popularité de Google et de l'audience qu'il draine, les journaux brésiliens ne sont pas de cet avis. « Nous sommes parvenus à la conclusion que notre présence sur Google News ne contribuait pas à l'augmentation de nos audiences digitales », affirme le président de l'ANJ, Carlos Fernando Linderberg Neto, cité par l'AFP. Il ajoute que Google, « en fournissant les premières lignes des articles sur ses pages, réduisait les chances de voir l'internaute aller sur le site pour lire le reste de l'actualité ».
Le choix d'abandonner le célèbre outil de référencement a été fait en 2011 et a été suivi par 154 titres. Le principal motif avancé était que Google refusait de rétribuer les journaux alors qu'il utilisait une partie de leurs contenus. Dans un premier temps, les journaux ont limité leur présence à une ligne afin d'inciter les lecteurs à cliquer sur le titre pour atterrir sur leur site. En vain. Ils ont donc quitté Google News, mais pas tous. La plupart des sites de grands journaux, comme O'Globo, sont toujours indexés.
La conséquence de cette décision ? Selon le représentant de la presse brésilienne, « avec le retrait des journaux de Google News, la plupart des internautes qui cherchaient de nouveaux contenus sur ce moteur de recherche ont commencé à chercher directement sur les sites Web des journaux ». Néanmoins, l'ANJ souligne que le nombre de lecteurs a chuté de 5%, « le prix à payer pour la protection du journal et de sa marque ».
En France, le dialogue se poursuit entre Google et le gouvernement. Une réunion s'est tenue le 19 octobre entre les deux parties, à Bercy. Dans le cas français, si la presse devait être désindexée, l'initiative serait plutôt de l'américain qui refuse l'instauration d'un droit voisin pour le référencement de sites de presse. Par ailleurs, rappelons qu'une loi a été votée en Allemagne fin août contraignant la firme de Mountain View à reverser une commission aux sites d'information dont il utilise les articles.