Google+ : la faille qui n'en était pas une

Ali Stair
Publié le 10 octobre 2018 à 21h32
Google+

Google+ est sur le point de disparaître. Une décision lourde de conséquences pour la firme américaine, qui, semble-t-il, aurait pu très facilement éviter le problème.

En mars dernier, tandis que le scandale de Cambridge Analytica prenait de l'ampleur, Google+, discrètement, connaissait lui aussi son lot de problème.

Mais alors qu'à l'époque, particuliers et professionnels étaient sur les nerfs suite à l'énorme fuite de données Facebook, Google+ n'a tout simplement pas révélé son problème au grand public, souhaitant ainsi le régler en toute discrétion, probablement afin d'éviter tout conflit.

Oui mais voilà, si cette méthode semblait avoir fonctionné jusqu'à présent, c'était sans compter sur The Wall Street Journal qui a réussi, il y a deux jours, à se procurer des notes de service Google faisant part du problème, et le révélant ainsi au grand jour.

Un problème ? Quel problème ?

Le "problème" rencontré par Google+ en mars dernier était en fait relativement peu important.

Il ne s'agissait que d'une vulnérabilité découverte au coeur d'un API de développement qui aurait pu permettre d'accéder à des données non publiques.

Une faille de sécurité est une faille de sécurité me direz-vous, certes, mais la vérité est surtout que l'accès à cet API était contrôlé et uniquement destiné aux personnes en ayant fait la demande, soit... 432 utilisateurs.

Alors quelles étaient les chances que la moindre donnée ait été volée par l'une de ces 432 personnes ? Très faibles.

De plus, il n'y a actuellement pas l'ombre d'une preuve que quelconque donnée ait été dérobée.

Alors pourquoi un tel scandale ?

Faute avouée...

Si les régulateurs de la protection de la vie privée en Allemagne et aux États-Unis parlent déjà de porter plainte, c'est surtout, selon leurs dires, car Google a tenté de cacher la faille au lieu de la dévoiler au grand public.

Oui mais voilà, juridiquement parlant, Google n'était absolument pas tenu de le faire.

Car si de nombreux règlements obligent en effet un service internet à prévenir ses utilisateurs que certaines de leurs données ont pu être volées, dans le cas d'une faille pour laquelle il n'y a aucune preuve de la moindre fuite, alors le problème n'est pas légalement forcé d'être annoncé au grand public.

Cependant, les dégâts de l'annonce de cette faille de sécurité sont énormes, au point que Google ait récemment annoncé la fermeture de son réseau social Google+, dans les 10 mois à venir.

Ali Stair
Par Ali Stair

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Commentaires (5)
Judah

Qui peut croire un instant que cette faille entraîne la fermeture de Google+ ?.. Plutôt que le fait qu’il n’y avait que 3 pékins là dessus.

notolik

@Judah

Google+ n’est effectivemet pas très populaire (comparé à d’autres réseaux sociaux) mais Google est capable d’acheter (presque) ce qu’il veut. Il pouvait, et peut encore, s’il le souhaite être un gros réseau social.

N’est-ce pas plutôt un avoeux que Google ne croit plus en ces réseaux, en leur interet économique, en leur potentiel?

A l’heure ou presque tous les réseaux sont en régression plus ou moins forte (sauf rares cas), je trouve cette décision plutôt rassurante.

TofVW

@notolik En fait Google voulait déjà un réseau social à eux.
Un indice: la news en parle.
Le résultat: ils se sont plantés.
Donc tu es à côté de la plaque.

snoopyz

C’est juste une fuite organisée, maintenant ils ont un prétexte pour fermer ce service qu’ils ne voulaient plus maintenir… mais sous couvert de la sécurité de vos données, la pilule est beaucoup plus facile à avaler.

Numto

…dans le cas d’une faille pour laquelle il n’y a aucune preuve de la moindre fuite, alors le problème n’est pas légalement forcé d’être annoncé au grand public.
Toujours des moyens pour contourner les lois

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