Pour la première fois, Google affirme être ouverte à une taxation de la France sur ses revenus. Une première victoire pour le ministre Bruno Le Maire.
Cela fait plusieurs mois que le dossier sur la taxation du chiffre d'affaires des géants du GAFA (Google, Apple, Facebook et Amazon) est sur la table, sans que, pour autant, une mesure n'ait encore été adoptée. Mais depuis quelques jours, les choses se bousculent. Alors que les membres de l'UE ne parviennent pas à se mettre d'accord - la faute à quelques opposants ou réticents, comme l'Irlande, la Suède ou le Luxembourg - Bruno Le Maire a fait poindre la menace d'une taxe nationale sur les géants du numérique. Le ministre français de l'Économie et des Finances a visiblement été entendu, Google se disant prêt à payer la taxe que la France veut mettre en place.
Google tend vers l'ouverture, mais veut plus d'informations
À l'occasion d'une rencontre avec l'Association des journalistes économiques et financiers le 12 décembre, le directeur général de Google France Sébastien Missoffe a déclaré que le géant américain accepterait de payer « une taxe sur le chiffre d'affaires mise en place en France ou dans l'Union européenne », donnant donc un écho tout particulier aux récents propos tenus par Bruno Le Maire.Le dirigeant a tout de même tenu à tempérer légèrement ses propos, en affirmant qu'il « ne peut pas répondre sur son montant, car la façon dont elle sera calculée n'a pas été communiquée ». Sur le dernier exercice, Google France a déclaré 325 millions d'euros de chiffre d'affaires et payé, aux finances publiques françaises, 14 millions d'euros d'impôt sur les sociétés.
Un gouffre entre ce que déclare Google en France et ce que l'entreprise gagne réellement
En réalité, les recettes de Google en France tourneraient autour de 2 milliards d'euros sur la période, comme le prétendent les estimations du Syndicat des Régies Internet (SRI). Pour justifier d'un tel écart entre la version officielle et l'officieuse, rappelons que Google facture certains services depuis d'autres pays de l'Union, comme l'Irlande, où la fiscalité est bien plus avantageuse. Et on ignore, pour l'heure, quelles recettes seront prises en compte dans la potentielle taxe française.Le 4 décembre dernier, la France et l'Allemagne ont dessiné les contours d'un accord autour d'une taxation des géants du numérique à hauteur de 3 % de leur chiffre d'affaires sur les ventes de publicités en ligne. Mais le brouillard ne s'est pas encore dissipé, loin de là.