La décision est tombée. La Commission européenne a annoncé, ce mercredi, avoir infligé une amende dépassant le milliard d'euros au géant américain, pour avoir abusé de la position dominante de sa régie publicitaire.
Alors que l'Union européenne espérait une amende record, la Commission européenne a officiellement annoncé, ce mercredi 20 mars 2019, avoir infligé à Google une amende de 1,49 milliard d'euros pour avoir violé les règles européennes en matière de pratiques anticoncurrentielles. La firme de Moutain View était accusée de profiter de la position dominante de sa régie AdSense sur le secteur de la publicité en ligne.
Google bloquait toute manœuvre concurrentielle en dictant ses règles
« Google a consolidé sa position dominante dans le domaine des publicités contextuelles en ligne et s'est prémunie contre la pression concurrentielle en imposant des restrictions contractuelles anticoncurrentielles aux sites web tiers », a commenté Margrethe Vestager. La commissaire à la concurrence de l'UE n'a pas manqué de rappeler que ces pratiques étaient illégales et qu'elles se sont étalées dans le temps, pendant plus de 10 ans. Durant cette période, il était impossible pour une entreprise de faire appel à une régie concurrente de Google AdSense, sous peine d'être sanctionnée dans le moteur de recherche Google.Google avait petit à petit imposé une obligation de fourniture exclusive qui bloquait les concurrents et les empêchait d'intégrer des publicités contextuelles sur les sites web majeurs de leur portefeuille. La firme avait ensuite mis en place une stratégie dite « d'exclusivité assouplie ». Ici, Google réservait ses propres publicités contextuelles aux emplacements les plus porteurs, et pouvait contrôler les performances des publicités des concurrents.
Une troisième amende en milliard en moins de deux ans
Entre 2006 et 2016, Google jouissait d'un important leadership en concentrant plus de 70 % de parts de marché. Des concurrents comme Microsoft et Yahoo n'ont ainsi pu rivaliser et n'ont pas eu la possibilité de commercialiser des espaces publicitaires sur les pages de résultat du moteur de Google. Les pratiques illégales reprochées ont cessé dès juillet 2016, date à laquelle la Commission avait adressé à la société une injonction de mettre fin à son comportement répréhensible.Après les amendes de 2,42 milliards d'euros et de 4,34 milliards d'euros infligées pour son comparateur de prix Google Shopping en juin 2017 et son système d'exploitation mobile Android en juillet 2018, il s'agit de la troisième plus lourde amende infligée par l'Union européenne au mastodonte américain.