Ce mercredi, Sundai Pichai rencontrait le général Joseph Dunford (chef d'État-major américain). Un entretien, sollicité le mois dernier par le CEO de Google, auquel Donald Trump était finalement présent. Pour la firme, il s'agissait avant tout de montrer patte blanche après l'annulation du projet Maven et de rassurer Washington quant à ses rapports, parfois troubles, avec la Chine.
Il faut dire que l'idylle entre Google et Washington a pris du plomb dans l'aile, et pour cause : il y a quelques mois, Google mettait officiellement fin à son projet Maven, dont les retombées devaient directement profiter au Pentagone et à ses drones de reconnaissance. Dans le même temps, le quotidien The Intercept révélait que Google travaillait à la création d'un moteur de recherche censuré, adapté au strict cahier des charges du gouvernement chinois. Les dirigeants de Google avaient alors indiqué de concert que ce projet ne verrait pas le jour. Cependant, d'après un nouvel article de The Intercept en date du 4 mars dernier, rien ne serait moins sûr.
Le général Dunford est soucieux que les recherches en IA de Google ne profitent à l'armée chinoise
Ce projet, nom de code Dragonfly, comptait parmi les points de tensions de la rencontre de Sundar Pichai (CEO de Google) avec Joseph Dunford et Donald Trump. Lors de ce meeting, Pinchai a également dû s'expliquer sur ses récentes activités en Chine. À Pékin, en 2017, le géant californien ouvrait en effet son Google AI China Center, un centre d'étude ciblé sur « la recherche en IA basique » avait alors indiqué le groupe. 9to5Google indique pour sa part que cet établissement travaille à l'heure où nous rédigeons ces lignes sur l'éducation, le machine learning et l'expérience utilisateur.Ces recherches, Joseph Dunford les voit d'un mauvais œil. Durant une réunion du Comité des forces armées du Sénat qui s'est tenue le mois dernier, l'intéressé estimait ainsi que « le travail que Google fait en Chine bénéficie indirectement aux militaires chinois ». Des déclarations qui avaient poussé Sundar Pichai à solliciter un rendez-vous avec le chef d'État-major, fixé cette semaine. À cette occasion, Google s'était également senti obligé d'assurer, dans le cadre d'un communiqué, « ne pas travailler avec les militaires chinois ».
Une problématique que Sundar Pichai et Joseph Dunford ont très probablement abordée mercredi lors de leur entrevue.
Donald Trump évoque, sur Twitter, une conversation salutaire
Invité surprise de ce meeting, Donald Trump s'est pour sa part félicité, sur Twitter, d'avoir pu « discuter d'équité politique », mais aussi « de choses diverses que Google peut faire pour notre pays », avec celui qu'il nomme par erreur « le président de Google ».Toujours sur le réseau social, le président américain a assuré que « l'entretien s'est très bien terminé ». Une formulation habituelle chez Donald Trump.
....Also discussed political fairness and various things that @Google can do for our Country. Meeting ended very well!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) March 27, 2019