Le fabricant chinois Huawei, géant mondial de la technologie, devrait investir au moins 2 milliards de dollars pour atténuer sa vulnérabilité en matière de piratage et d'espionnage.
Plusieurs pays, parmi lesquels les États-Unis, l'Australie ou le Royaume-Uni, pour ne citer qu'eux, soupçonnent Huawei d'entretenir une étroite relation avec les services de renseignement chinois, ce qui ne manque pas d'inquiéter la communauté internationale. Ainsi, les autorités et entreprises britanniques menacent la société chinoise, qui est porteuse de la technologie 5G dans le pays, de cesser toute collaboration avec elle pour préserver la sécurité nationale. Pour se mettre en conformité et apaiser les inquiétudes ambiantes, Huawei devrait consacrer pas moins de 2 milliards de dollars au renforcement de ses équipements, trop vulnérables au piratage et à l'espionnage.
Huawei ne veut pas gâcher ce qu'il a misé en Europe
Selon des sources proches du dossier, la société Huawei va proposer de transformer la façon dont elle conçoit ses logiciels jusqu'à ce que les problèmes de sécurité soulevés soient apaisés. L'entreprise de Shenzhen ne doit plus se contenter d'ajustements ponctuels et de solutions de contournement.Et sa volonté de prendre les différents problèmes à bras-le-corps intervient à un moment crucial pour elle. L'Europe est en effet le deuxième marché de Huawei, après l'Asie, et la 5G commence à être déployée sur le Vieux Continent, où des milliards et des milliards d'euros sont en jeu. Il n'est donc pas question, pour Huawei, de gâcher un travail vieux de plus d'une décennie.
Huawei possiblement banni de réseaux 5TG britanniques
Le travail s'annonce délicat pour Huawei, dont l'entreprise, au sens formel du terme, est de plus en plus considérée comme un immense cheval de Troie du renseignement de l'Empire du milieu. L'arrestation de Meng Wanzhou, fille du fondateur de Huawei, accusée d'avoir violé les sanctions prononcées contre l'Iran, est la preuve de l'extrême méfiance envers la société chinoise. Et la situation pourrait s'envenimer, puisque Pékin exige sa libération immédiate, sous peine de « graves conséquences. »De son côté, Huawei présentera les divers détails de la révision complète de son logiciel aux services en charge de la cybersécurité britannique dans les prochains jours. Le Secret Intelligence Service (le fameux MI6) met la pression sur le gouvernement pour que celui-ci décide s'il bannit ou non Huawei des réseaux 5G du pays.